Auteur : Sheila O'Brien, RN, PhD
Mise en ligne : septembre 2024
Nous sommes heureux de présenter ce rapport portant sur la surveillance des maladies infectieuses transmissibles par le sang. Une surveillance exercée de façon rigoureuse et en temps opportun est indispensable à la sécurité des réserves de sang. Cette surveillance comprend un suivi des marqueurs de maladies transmissibles faisant l’objet de tests de dépistage (notamment les infections bactériennes), des enquêtes sur les signalements d’infections possiblement transmises par transfusion ainsi que des analyses prospectives visant à déceler tout agent pathogène susceptible de constituer un risque.
Pour demander d’anciens rapports de surveillance, veuillez communiquer avec nous par l’entremise de notre formulaire.
Auteur : Sheila O'Brien, RN, PhD
Mise en ligne : septembre 2024
L’année 2023 marque le 25e anniversaire de la création de la Société canadienne du sang. Le présent rapport annuel porte sur la surveillance des maladies infectieuses transmissibles par le sang et des menaces émergentes. Une surveillance exercée de façon rigoureuse et en temps opportun est indispensable à la sécurité des réserves de sang. Cette surveillance comprend un suivi des marqueurs de maladies transmissibles détectables dans le sang, des enquêtes sur les signalements de transmission éventuelle par transfusion ainsi que des analyses prospectives visant à déceler tout agent pathogène susceptible de constituer un risque. Le rapport porte également sur la surveillance des risques de nature non infectieuse liés à certains aspects de la santé et de la sécurité des donneurs.
Pour déceler les composants sanguins infectieux et empêcher leur transfusion, nous utilisons les tests de dépistage les plus à jour. En 2023, le taux de maladies transmissibles pour 100 000 dons allogéniques est demeuré très bas : 0,5 pour le virus de l’immunodéficience humaine (VIH); 8,8 pour le virus de l’hépatite C (VHC); 7,2 pour le virus de l’hépatite B (VHB); 0,6 pour le virus T-lymphotrope humain (HTLV); et 10,4 pour le virus de la syphilis. Des tests de dépistage sélectif de donneurs exposés à un risque d’infection par la maladie de Chagas ont révélé 2 dons contaminés, et il y a eu dix résultats positifs au test de dépistage du virus du Nil occidental (VNO). Selon les estimations actuelles, les risques résiduels d’infection par transfusion de sang potentiellement contaminé sont très faibles au Canada : 1 sur 19,7 millions de dons pour le VIH, 1 sur 41,5 millions de dons pour le VHC et 1 sur 2,9 millions de dons pour le VHB. Les enquêtes de retraçage de receveurs et de donneurs n’ont révélé aucune infection par transfusion. Parmi les nouveautés du présent rapport, notons l’ajout des résultats du génotypage viral pour le VIH, le VHB et le VHC réalisé depuis 2016. La plupart des dons qui se sont révélés positifs au VIH étaient du sous-type non-B typiquement associé aux hétérosexuels. Le génotype le plus courant pour le VHB était D, suivi de A, B et C. Ces génotypes sont courants dans certaines parties du monde et reflètent probablement la diversité des immigrants au Canada. Les génotypes les plus courants pour le VHC étaient 1 et 3. Les génotypes viraux observés chez les donneurs ne sont pas très différents de ceux de la population canadienne en général.
Par ailleurs, une section sur le don de plasma d’aphérèse a été ajoutée au présent rapport. Ce plasma recueilli par aphérèse sert à la fabrication de produits de fractionnement plasmatiques, tels que les gammaglobulines intraveineuses (IgIV) et l’albumine. En 2023, près de 100 000 dons de plasma d’aphérèse ont été recueillis, la plupart provenant de donneurs réguliers (95 %). Les taux de maladies transmissibles pour 100 000 dons de plasma d’aphérèse étaient très bas : 1,0 pour le VIH, 4,0 pour le VHC, 7,0 pour le VHB, 0 pour le HTLV et 7,0 pour la syphilis. Ces taux sont comparables à ceux des dons allogéniques.
En 2023, la mise en œuvre graduelle d’une technique de réduction des agents pathogènes a été amorcée pour les produits plaquettaires, ce qui a presque totalement éliminé le risque de contamination bactérienne. À la fin de décembre 2023, dans toutes les régions, on réduisait la teneur en agents pathogènes des plaquettes obtenues par extraction de la couche leucoplaquettaire dérivées des dons de sang total. Et depuis mai 2024, cette technique est appliquée aux plaquettes d’aphérèse, qui présentent désormais une teneur réduite en agents pathogènes. En de rares occasions, à la demande des cliniciens, des plaquettes dont la teneur en agents pathogènes n’a pas été réduite peuvent être distribuées. Une croissance bactérienne a été détectée dans 140 produits plaquettaires dont la teneur en agents pathogènes n’avait pas été réduite. Parmi les 621 donneurs potentiels de cellules souches du sang périphérique ou de moelle osseuse testés, aucun ne s’est révélé positif à un marqueur révélant la présence d’une maladie infectieuse. Des 283 échantillons de cellules souches provenant de mères qui ont fait un don de sang de cordon (sang contenu dans le cordon ombilical et le placenta) après leur accouchement, un seul a donné un résultat positif à un marqueur révélant la présence d’anticorps de la syphilis.
Depuis 2014, les donneurs ayant obtenu des résultats faussement réactifs ou non confirmés au VIH, au VHC ou au VHB ont la possibilité de fournir un échantillon après 6 mois et de recommencer à donner si tous les tests de dépistage sont négatifs. De plus, le 16 janvier 2023, le programme de réadmission des donneurs a été étendu aux donneurs qui avaient obtenu des résultats faussement réactifs ou non confirmés au HTLV ou à la syphilis. En date du 31 décembre 2023, 1 324 donneurs ont pu recommencer à donner et ont fait plus de 10 000 dons. De ce nombre, 125 avaient déjà obtenu des résultats faussement réactifs au HTLV ou à la syphilis et fait 296 dons. Le programme de réadmission des donneurs se fait dans le cadre d’un système d’approvisionnement sécuritaire et contribue positivement au bassin de donneurs.
Les analyses prospectives visent à déterminer les menaces pour l’approvisionnement en sang. Le risque de babésiose, une maladie due à un parasite véhiculé par les tiques, demeure sous surveillance. Le parasite, Babesia microti, semble être au premier stade de son installation à quelques endroits au Canada, en particulier au Manitoba. En ce qui concerne le paludisme (malaria), les personnes qui ont voyagé ou résidé dans des régions touchées sont temporairement écartées du don de sang en raison du risque associé à la maladie. Par ailleurs, une période de non-admissibilité de trois semaines est appliquée à toute personne ayant voyagé dans une région autre que le Canada, le territoire continental des États-Unis et l’Europe afin de réduire le risque d’infections découlant de courts voyages, comme l’infection par le Zika.
En novembre 2019, un nouveau coronavirus (SRAS-CoV-2) a été découvert à Wuhan, dans la province du Hubei, en Chine. Le 11 mars 2020, l’Organisation mondiale de la Santé a déclaré que la COVID-19 était pandémique et, le 5 mai 2023, elle a annoncé la fin de la pandémie. Le SRAS-CoV-2 n’est pas transmissible par le sang. Depuis mai 2020, la Société canadienne du sang a effectué des tests de détection des anticorps contre le SRAS-CoV-2 sur plus d’un million d’échantillons de sang dans le cadre d’une étude menée en partenariat avec le Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 à la demande du gouvernement du Canada. Les résultats ont révélé que la séroprévalence de l’infection naturelle est passée de moins de 7 % en janvier 2022 à environ 83 % en décembre 2023, période où le variant Omicron, plus infectieux, et ses sous-variants étaient les plus répandus. En ce qui concerne les anticorps induits par le vaccin, ils étaient présents chez 100 % des donneurs en 2022 et 2023, une statistique qui reflète la mise en œuvre de programmes de vaccination à grande échelle. De nombreux donneurs possèdent aujourd’hui des anticorps induits soit par la vaccination, soit par l’infection. Ces données étaient importantes pour aider les autorités de santé publique à prescrire les mesures appropriées pour protéger les Canadiens
Le 11 septembre 2022, la période d’exclusion de trois mois visant les hommes gais, bisexuels et autres hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes a été supprimée et remplacée par des critères d’admissibilité basés sur des questions relatives aux risques sexuels, questions auxquelles doivent répondre tous les donneurs, peu importe leur sexe ou leur orientation sexuelle. Moins de 1 % des donneurs ont été temporairement exclus en vertu de ces nouveaux critères de sélection. Quatre dons allogéniques et un don de plasma d’aphérèse ont obtenu un résultat séropositif. Le taux de séropositivité est semblable au taux obtenu avant le changement de critère. Grâce à des taux de séropositivité stables et à un faible d’exclusion faible, le système d’approvisionnement est avantagé par cette nouvelle approche de sélection des donneurs.
Les réactions indésirables liées aux dons en eux-mêmes sont rares. Les plus courantes sont les réactions vasovagales (évanouissement) et les bleus. Les réactions vasovagales sont plus fréquentes chez les personnes qui font un premier don et chez les jeunes femmes. Les femmes sont plus souvent exclues que les hommes pour cause d’un faible taux d’hémoglobine. Les femmes doivent attendre 84 jours — contre 56 jours pour les hommes — avant de faire un autre don de sang total afin que leur taux de fer puisse se rétablir. En 2023, les femmes qui en étaient à leur 10e, 20e, 30e, etc., don devaient subir un test de ferritine, soit une mesure du taux de fer dans le sang qui permet de déceler une carence en fer avant que le taux d’hémoglobine ne chute. Si leur taux de ferritine était faible (≤ 24 mcg/l), les donneuses devaient s’abstenir de faire un don pendant au moins six mois et consulter un professionnel de la santé pour subir d’autres tests et obtenir des conseils concernant la prise de suppléments de fer. Près d’un quart (23 %) de ces donneuses avaient un faible taux de ferritine même si leur taux d’hémoglobine était normal au moment de faire leur don. Ce taux inférieur à la normale était associé à une fréquence de don plus élevée. Il est important de vérifier le taux de ferritine des donneurs pour s’assurer que leur taux de fer est normal et protéger leur santé.
La plupart des dons proviennent de personnes qui ont déjà donné. Un peu plus de la moitié proviennent d’hommes et plus d’un tiers (36 %), de personnes âgées de plus de 60 ans. Près de la moitié (45 %) des dons proviennent de l’Ontario. Selon les réponses à une question volontaire concernant la race ou l’ethnicité, près d’un quart des dons proviennent de personnes noires, autochtones ou racisées.
Préserver le sang des risques de contamination exige une approche multidimensionnelle. L’information en ligne destinée aux donneurs et les dépliants qu’ils doivent lire sur place avant de faire un don décrivent les facteurs de risque de maladies transmissibles et indiquent dans quels cas les gens doivent s’abstenir de faire un don. Avant de donner du sang, chaque donneur doit remplir un questionnaire médical qui comprend des questions sur les facteurs de risque de maladies transmissibles. Le donneur doit ensuite rencontrer un membre du personnel qualifié qui détermine s’il peut donner du sang. Tous les dons sont soumis au dépistage de marqueurs d’agents pathogènes transmissibles par transfusion : le VIH, le VHB, le VHC, le HTLV (virus qui peut entraîner une leucémie, quoique ces cas soient rares) et le virus de la syphilis. Pour ce qui est du VNO, tous les dons sont soumis à un test de dépistage pendant la période à risque, soit le printemps, l’été et l’automne; l’hiver, seules les personnes qui ont voyagé à l’étranger sont testées. Un test de dépistage de la maladie de Chagas (transmise par une piqûre d’insecte d’Amérique latine) est effectué pour les donneurs à risque. La technique de réduction de la teneur en agents pathogènes a été graduellement introduite pour les produits plaquettaires, mais des tests bactériologiques sont réalisés pour ceux dont la teneur en agents pathogènes n’a pas été réduite. Le SRAS-CoV-2, qui cause la COVID-19 (une infection respiratoire), est apparu en 2020, mais il n’est pas transmissible par transfusion. Les données épidémiologiques sur l’évolution de la prévalence des anticorps contre le SARS-CoV-2 dans la population de donneurs ont contribué à la prise de décisions relatives à la santé publique pendant la pandémie.
La surveillance comprend un contrôle des tests effectués pour dépister les maladies transmissibles chez les donneurs, des enquêtes sur les maladies infectieuses possiblement transmises aux transfusés ainsi que des analyses prospectives visant à déceler les nouveaux agents pathogènes. Il est également essentiel de surveiller la sécurité des donneurs. Bien que la surveillance soit effectuée en temps réel tout au long de l’année, la publication du bilan est souvent légèrement retardée par les différentes étapes de la vérification finale. Le présent rapport décrit l’approche adoptée par la Société canadienne du sang en matière de surveillance des agents pathogènes transmissibles par le sang, des menaces infectieuses et de la sécurité des donneurs, et contient les données de l’année civile 2023.
La figure 1 présente le nombre de dons allogéniques (sang total, plaquettes et plasma- aphérèse pour transfusion) effectués par des donneurs réguliers et des primo-donneurs (personnes qui font un don pour la première fois). La majorité des dons — 89,9 % — proviennent de donneurs réguliers. De 2019 à 2021, la proportion de dons provenant de primo- donneurs a suivi une courbe descendante — 11,1 % en 2019, 9,8 % en 2020, et 8,3 % en 2021 —, mais cette tendance se renverse, car en 2022, la proportion de dons de primo-donneurs s’est élevée à 9,5 et à 10,1 % en 2023
L’annexe I présente en détail les tests de dépistage utilisés et leur date d’entrée en vigueur. Le tableau 1 montre le nombre de dons infectés et les taux d’infection pour 100 000 dons par groupe démographique en 2023. La plupart du temps, les maladies transmissibles sont présentes chez les primo-donneurs; ces personnes n’ont été soumises à aucun dépistage auparavant et ont pu être infectées n’importe quand. Il y a eu quatre dons allogéniques positifs au VIH en 2023. Pour le VIH, le nombre de dons positifs a varié entre zéro et quatre par année au cours des cinq dernières années. Le taux d’infection pour 100 000 dons est resté stable pour le VIH et le HTLV, et le taux d’infection des dons de donneurs réguliers est extrêmement faible (voir l’annexe II). Chez les primo-donneurs, la tendance est à la hausse pour les dons positifs au VHB, au VHC et à la syphilis. Elle est également à la hausse chez les donneurs réguliers dans le cas de la syphilis. Le Canada est considéré comme un pays à faible prévalence pour le VHB et le VHC. Les infections à ces deux virus sont plus courantes chez les immigrants provenant de pays à prévalence élevée où le risque de transmission associé aux procédures médicales, aux contacts domiciliaires et aux contacts sexuels est plus élevé. En outre, il se peut que la vaccination de routine contre le VHB ne soit pas offerte dans ces pays. Comme la Société canadienne du sang s’efforce d’être plus inclusive envers les donneurs de différents groupes ethniques et nationalités, il n’est pas surprenant que quelques dons supplémentaires soient positifs au VHB et au VHC. Le traitement curatif du VHC est offert depuis 2014 et largement disponible au Canada depuis 2016. Comme l’indique la figure 2 ci-dessous, le pourcentage est à la baisse dans le cas des dons de primo-donneurs positifs aux anticorps contre le VHC et positifs au VHC suivant un test d’amplification des acides nucléiques (TAAN), ce qui indique la présence d’une infection active. Ainsi, l’augmentation totale du nombre de premiers dons positifs au VHC au cours des dernières années est probablement attribuable à d’anciennes infections qui ont été traitées ou qui se sont résorbées spontanément. Le taux d’infection à la syphilis pour 100 000 dons (primo-donneurs et donneurs réguliers) est passé de 4,1 en 2019 à 9,8 en 2020, 6,7 en 2021 et 10,7 en 2022. Il s’est maintenu à 10,4 en 2023. Les cas de syphilis augmentent dans la population générale, mais les taux ne sont pas directement comparables, car les cas enregistrés par la santé publique concernent uniquement les personnes qui avaient des raisons de se faire tester (généralement les nouvelles infections avec symptômes), alors que les donneurs de sang ayant obtenu un résultat de test positif à la syphilis comprennent à la fois les personnes qui ne sont pas conscientes de leur infection et celles qui ont pu être infectées et guéries dans le passé. Il est peu probable que la syphilis puisse être transmise par transfusion en raison des méthodes modernes de traitement du sang.
Tableau 1. Dons infectieux confirmés et taux de prévalence pour 100 000 dons allogéniques, 2023
Caractéristiques | Nombre de dons |
Pourcentage des dons | VIH | VHC | VHB | HTLV | Syphilis | |||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Pos | Taux | Pos | Taux | Pos | Taux | Pos | Taux | Pos | Taux | |||
Type de donneur | ||||||||||||
Primo | 79 996 | 10,09 | 3 | 3,75 | 69 | 86,29 | 57 | 71,28 | 5 | 6,25 | 57 | 71,28 |
Régulier | 712 294 | 89,91 | 1 | 0,14 | 1 | 0,14 | 0 | - | 0 | - | 25 | 3,51 |
Sexe | ||||||||||||
Femme | 329 296 | 41,56 | 0 | - | 19 | 5,77 | 13 | 3,95 | 3 | 0,91 | 17 | 5,16 |
Homme | 462 964 | 58,44 | 4 | 0,86 | 51 | 11,02 | 44 | 9,50 | 2 | 0,43 | 65 | 14,04 |
Âge | ||||||||||||
17-29 | 116 847 | 14,75 | 1 | 0,86 | 0 | - | 8 | 6,85 | 0 | - | 18 | 15,40 |
30-39 | 144 524 | 18,24 | 2 | 1,38 | 18 | 12,45 | 8 | 5,54 | 3 | 2,08 | 24 | 16,61 |
40-49 | 142 660 | 18,01 | 1 | 0,70 | 12 | 8,41 | 13 | 9,11 | 1 | 0,70 | 17 | 11,92 |
50+ | 388 229 | 49,00 | 0 | - | 40 | 10,30 | 28 | 7,21 | 1 | 0,26 | 23 | 5,92 |
Total | 792 260 | 100 | 4 | 0,5 | 70 | 8,84 | 57 | 7,19 | 5 | 0,63 | 82 | 10,35 |
Remarque : Les résultats des tests de confirmation de sept anti-VHC sur les 70 dons positifs se situaient juste au-dessus du seuil minimal, ce qui suppose que des infections ont été traitées dans un passé lointain ou que certains tests étaient faussement positifs.
Toutes les unités contenant des agents pathogènes transmissibles sont détruites. Le plus grand risque provient de donneurs infectés juste avant de faire leur don : l’infection est alors trop récente pour être dépistée. La période pendant laquelle l’infection est indétectable est appelée « fenêtre sérologique ». Grâce aux techniques actuelles de dépistage, la fenêtre sérologique est très courte. Pour le VIH et le VHC, l’infection peut être dépistée dans les deux semaines suivant la contamination au moyen d’un test d’amplification des acides nucléiques (TAAN); pour le VHB, dans le mois qui suit. Le risque résiduel d’infection correspond à une estimation du risque qu’un don potentiellement infectieux soit transmis au cours de la fenêtre sérologique. Le tableau 2 contient les estimations basées sur les nouvelles infections (don positif, mais don précédent — effectué dans les trois dernières années — négatif) et inclut les données de 2019 à 2022. Le risque est actuellement extrêmement faible, mais il ne peut bien sûr jamais être nul. Le risque zéro n’existe pas, mais à l’heure actuelle, le risque est extrêmement faible.
Table 2. Estimation du risque résiduel d’infection par le VIH, le VHC et le VHB
VIH | VHC | VHB |
---|---|---|
1 don sur 19,7 millions | 1 don sur 41,5 millions | 1 don sur 2,9 millions |
Les donneurs qui obtiennent un résultat positif à un test de dépistage d’agents infectieux peuvent participer à un entretien afin de déterminer leurs facteurs de risque. Les principaux facteurs de risque sont présentés dans le tableau 3. Pour le VIH, il est difficile de généraliser, car les infections chez les donneurs sont très rares. La participation à ces entretiens étant volontaire, les données ne concernent que certains donneurs; chez de nombreux donneurs, aucun facteur de risque n’a pu être constaté.
Tableau 3. Facteurs de risque de maladies infectieuses chez les donneurs de sang
Agent infectieux | Facteur de risque |
---|---|
VIH | Rapports hétérosexuels à haut risque Rapports sexuels entre hommes |
VHC | Antécédents de consommation de drogues par voie intraveineuse Antécédents de transfusion sanguine (avant le dépistage) Incarcération Être né(e) dans un pays ayant un taux de prévalence élevé |
VHB | Antécédents de cohabitation avec une personne qui a souffert d'une hépatite Appartenance ethnique à un pays ayant un taux de prévalence élevé Être né(e) dans un pays ayant un taux de prévalence élevé |
HTLV | Antécédents de maladie transmissible sexuellement Antécédents de transfusion sanguine Être né(e) dans un pays ayant un taux de prévalence élevé |
Syphilis | Antécédents syphilitiques Rapports sexuels entre hommes Rapports sexuels avec une personne s'injectant des drogues Être né(e) dans un pays ayant un taux de prévalence élevé |
Remarque : Les donneurs ne sont pas tous disponibles ou prêts pour un entretien.
Depuis février 2016, tous les dons positifs au VIH, au VHB ou au VHC pour lesquels il existait un nombre suffisant d’échantillons sont génotypés par le laboratoire de microbiologie de l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) à Winnipeg. Le génotypage permet de déterminer si de nouveaux génotypes ou des génotypes rares apparaissent chez les donneurs, ce qui peut laisser entendre que les facteurs de risque ont peut-être changé. Les génotypes de tous les échantillons testés sont présentés dans le tableau 4. Au Canada, par le passé, la plupart des infections au VIH-1 étaient de sous-type B, mais cela est en train de changer depuis dix ou quinze ans. Il est à noter que les rapports de génotypage nationaux de l’ASPC peuvent être en retard d’au moins cinq ans. Les sous-types autres que B sont plus courants chez les hétérosexuels. Ainsi, la proportion élevée de sous-types autres que B (60 %) chez les donneurs pourrait refléter l’ancienne exclusion des hommes homosexuels et bisexuels qui ont eu des contacts sexuels avec d’autres hommes pendant la période sondée. Des génotypes de VHB différents sont plus courants dans d’autres parties du monde. Par exemple, le génotype A du VHB est plus répandu en Afrique et dans le nord de l’Europe. Quant aux génotypes B et C du VHB, ils sont plus courants en Asie. Enfin, le génotype D du VHB est plus répandu en Afrique, en Europe, autour de la Méditerranée et en Inde. Ainsi, la diversité des génotypes du VHB chez les donneurs pourrait refléter la diversité des immigrants au Canada. Le génotype 1 du VHC (sous-types 1a et 1b) est le plus courant au Canada et a déjà été constaté chez certains donneurs. Quant au sous-génotype 3a du VHC, il est le deuxième plus répandu au Canada. On le retrouve également chez certains donneurs.
Tableau 4. Génotypes des dons positifs au VIH, au VHB et au VHC, 2016-2023
Génotype | Nombre d’échantillons | Pourcentage |
---|---|---|
VIH | ||
01-AE | 1 | 10% |
A1 | 1 | 10% |
B | 4 | 40% |
C | 3 | 30% |
F1 | 1 | 10% |
Total | 10 | |
VBH | ||
A | 89 | 26,6% |
B | 75 | 22,4% |
C | 38 | 11,3% |
D | 123 | 36,8% |
E | 8 | 2,4% |
G | 1 | 0,3% |
Total | 334 | |
VCH | ||
1 | 1 | 0,7% |
6 | 1 | 0,7% |
1a | 57 | 43,5% |
1b | 33 | 25,2% |
2a | 5 | 3,8% |
2b | 8 | 6,1% |
3a | 20 | 15,3% |
3g | 1 | 0,7% |
3i | 1 | 0,7% |
4a | 3 | 2,3% |
4n | 1 | 0,7% |
Total | 131 |
La maladie de Chagas est provoquée par une infection parasitaire due à Trypanosoma cruzi (T. cruzi). L’insecte porteur du parasite est présent dans certaines régions du Mexique, d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud. On peut contracter cette maladie après avoir été piqué par cet insecte. Le parasite peut également être transmis de la mère à l’enfant pendant la grossesse ainsi que par transfusion sanguine. Les personnes qui ont contracté la maladie de Chagas sont exclues du don. De plus, les donneurs potentiels doivent indiquer s’ils sont nés au Mexique, en Amérique centrale ou en Amérique du Sud, ou si leur mère ou leur grand-mère maternelle est originaire de ces régions. Ils doivent également préciser s’ils ont séjourné pendant six mois consécutifs ou plus au Mexique, en Amérique centrale ou en Amérique du Sud. Depuis que des tests de dépistage ont commencé à être réalisés chez les donneurs présentant des facteurs de risque en 2010, 35 dons infectés ont été recensés pour le T. cruzi (figure 3). Sur les 7 863 dons analysés en 2023, deux ont produit un résultat positif. Fait notable, jamais un résultat positif n’a été enregistré pour un donneur qui présentait uniquement un risque lié aux voyages (c’est-à-dire que ni le donneur, ni sa mère, ni sa grand-mère maternelle ne sont nés dans un pays à risque).
Véhiculé par les moustiques, le virus du Nil occidental (VNO) est présent en Amérique du Nord depuis 1999 (au Canada, depuis 2002). Bien que les symptômes puissent être graves, ils sont généralement modérés et la plupart des personnes infectées ne sont pas conscientes de l’être. Pendant le printemps, l’été et l’automne, les dons sont analysés par groupe de six, sous forme de mélange. Toutefois, les dons provenant des régions où le virus est actif — dons identifiés à l’aide d’un algorithme — sont analysés séparément, ce qui permet de réduire davantage les risques de contamination. En 2023, pendant la période où tous les dons sont analysés, c’est-à- dire le printemps, l’été et l’automne, sur 407 624 dons, dix ont révélé un résultat positif. De ces résultats confirmés entre le 8 août et le 19 septembre, six dons ont été faits en Ontario, trois au Nouveau-Brunswick et un dans les Prairies. En 2022, des cas cliniques ont été recensés en Ontario et au Manitoba. En ce qui concerne les dons effectués par des voyageurs pendant l’hiver (du 1er janvier au 28 mai 2023 et du 26 novembre au 31 décembre 2023), aucun n’a produit un résultat positif sur les 61 658 échantillons testés. La géographie des cas dans la population générale était similaire. Remarque : Les entrevues et les tests de suivi réalisés par les autorités locales de santé publique auprès des personnes dont le don était positif au VNO pourraient entraîner la classification de ces personnes dans des catégories autres que celle des donneurs asymptomatiques. Le faible taux d’infection au VNO en 2023 est semblable à celui des années précédentes.
Le plasma recueilli par aphérèse sert à la fabrication de produits de fractionnement plasmatiques, tels que les immunoglobulines et l’albumine. Comme la demande pour les produits de fractionnement augmente, surtout dans le cas des immunoglobulines, la Société canadienne du sang recueille davantage de plasma d’aphérèse. En 2023, huit centres de donneurs de plasma (CDP) exerçaient leurs activités à l’échelle du Canada. Trois d’entre eux ont été inaugurés cette même année. De plus, sept centres de donneurs de sang total recueillaient du plasma d’aphérèse. Environ deux tiers des dons de plasma d’aphérèse ont été recueillis dans des CDP de la Colombie-Britannique, de l’Alberta et de l’Ontario. Le reste provenait de centres qui recueillaient du sang total et du plasma. La distribution par région des dons de plasma d’aphérèse variait de 8,4 % dans les provinces de l’Atlantique à plus de 41 % en Ontario. La majorité de ces dons provenait de donneurs réguliers (95 %) et environ deux tiers étaient des hommes. La figure 4 montre l’emplacement des CDP et la figure 5 précise le nombre de dons par type de don (comprend le plasma d’aphérèse recueilli dans des CDP et d’autres centres). Actuellement, des dons de plasma d’aphérèse sont recueillis une fois par semaine.
Les dons de plasma d’aphérèse ont presque quadruplé entre 2019 et 2023 pour atteindre près de 100 000 dons en 2023. De plus, même si les premiers dons ne représentaient qu’une faible proportion (5 %) du nombre total de dons, le nombre de primo-donneurs de plasma d’aphérèse par année est passé de 81 à plus de 4 500 pendant cette même période, ce qui laisse supposer que la Société canadienne du sang a réussi à recruter de nouveaux donneurs de plasma plutôt que de se tourner uniquement vers les donneurs de sang total pour obtenir du plasma. Aux fins du présent rapport, les primo-donneurs sont ainsi classés selon la date à laquelle ils ont fait un don pour la toute première fois, quel que soit le type de don.
En 2023, bien que près d’un quart des donneurs de plasma d’aphérèse étaient âgés de 17 à 29 ans, ils ne représentaient qu’environ 14 % du nombre total de dons (figure 6). À l’inverse, environ 22 % des donneurs étaient âgés de 60 ans et plus, mais ils représentaient plus de 35 % de tous les dons. Les donneurs blancs constituaient 73,7 % des donneurs de plasma d’aphérèse. Selon les autodéclarations volontaires relatives au groupe racial ou ethnique, la proportion des donneurs qui s’identifiaient comme appartenant à un groupe racialisé variait de 12,3 % dans les provinces de l’Atlantique à 33,4 % en Ontario.
Le tableau 5 montre le nombre de dons infectés et les taux de dons infectieux pour 100 000 dons de plasma pour 2023. Toujours en 2023, un seul don s’est révélé positif au VIH, quatre au VHC, sept au VHB et sept à la syphilis. La plupart du temps, les maladies transmissibles détectées sont présentes chez les primo-donneurs, car ces personnes n’ont jamais été soumises à aucune forme de dépistage. Ces résultats sont comparables à ceux des dons de sang total.
Tous les dons positifs à un marqueur de maladie transmissible ont été détruits. Comme le processus de fabrication de plasma d’aphérèse comprend de nombreuses étapes de réduction de la teneur en agents pathogènes, le risque de transmission d’une de ces maladies est presque nul.
Tableau 5. Dons infectieux confirmés et taux de prévalence pour 100 000 dons de plasma d’aphérèse, 2023
Caractéristiques | Nomber de dons |
Pourcentage de dons | VIH | VCH | VHB | HTLV** | Syphilis | ||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Pos | Taux | Pos | Taux | Pos | Taux | Pos | Taux | Pos | Taux | ||||||
Type de donneur | |||||||||||||||
Primo-* | 4 595 | 4,61 | 0 | - | 3 | 65,29 | 6 | 130,58 | 0 | - | 2 | 43,53 | |||
Régulier | 95 052 | 95,39 | 1 | 1,05 | 1 | 1,05 | 1 | 1,05 | 0 | - | 5 | 5,26 | |||
Sexe | |||||||||||||||
Femme | 37 189 | 37,32 | 0 | - | 1 | 2,69 | 1 | 2,69 | 0 | - | 2 | 5,38 | |||
Homme | 62 458 | 62,68 | 1 | 1,60 | 3 | 4,80 | 6 | 9,61 | 0 | - | 5 | 8,01 | |||
Âge | |||||||||||||||
17-29 | 13 787 | 13,84 | 1 | 7,25 | 0 | - | 2 | 14,51 | 0 | - | 2 | 14,51 | |||
30-39 | 14 445 | 14,51 | 0 | - | 2 | 13,84 | 1 | 6,92 | 0 | - | 3 | 20,75 | |||
40-49 | 13 577 | 13,63 | 0 | - | 1 | 7,37 | 1 | 7,73 | 0 | - | 0 | 0,00 | |||
50+ | 57 828 | 58,03 | 0 | - | 1 | 1,73 | 3 | 5,19 | 0 | - | 2 | 3,46 | |||
Total | 99 647 | 100 | 1 | 1,00 | 4 | 4,01 | 7 | 7,02 | 0 | - | 7 | 7,02 |
* Les donneurs étaient classés comme primo-donneurs selon la date à laquelle ils ont fait un don pour la toute première fois, quel que soit le type de don.
** Les CDP ne procèdent à aucun test de dépistage du HTLV.
En 2014, la Société canadienne du sang a mis en place un programme de réadmission des donneurs qui avaient été exclus pour une durée indéterminée en raison de marqueurs sérologiques du VIH, du VHB ou du VHC s’étant révélés faussement positifs ou non confirmés, et de tests d’acide nucléique faussement réactifs. Depuis le 16 janvier 2023, le programme inclut également la syphilis et le HTLV. Ces résultats faussement positifs ou non confirmés sont dus au fait que les tests de dépistage sont très sensibles et qu’ils réagissent parfois à des éléments du sang non liés à une infection. Les donneurs dont les résultats sont faussement positifs ou non confirmés sont désormais codés comme ré-admissibles six mois après leur dernier don. Une fois les six mois passés, ils peuvent revenir n’importe quand pour fournir un échantillon de sang aux fins d’analyse. Les donneurs dont les résultats sont négatifs pour tous les marqueurs de maladies infectieuses faisant l’objet d’un dépistage systématique peuvent recommencer à donner. Les donneurs sont informés du programme de réadmission par un courrier qui leur est envoyé à la suite de leur résultat de test réactif ou non confirmé. La figure 7 montre le nombre de donneurs admissibles qui ont été testés, qui ont obtenu un résultat faussement positif ou non confirmé pour le VIH, le VHB ou le VHC, et qui ont donné du sang entre le 3 février 2014 et le 31 décembre 2023, ainsi que le total pour les trois catégories. Elle montre également le nombre de donneurs admissibles qui ont été testés, qui ont obtenu un résultat faussement positif ou non confirmé pour la syphilis ou le HTLV, et qui ont donné du sang entre le 16 janvier 2023 et le 31 décembre 2023, ainsi que le total. Un peu plus de 1 300 donneurs ont pu donner à nouveau et ont fait plus de 10 000 dons.
Toutefois, moins de 25 % des donneurs admissibles reviennent pour fournir un échantillon aux fins d’analyse. Entre la moitié et les trois quarts des donneurs ont le feu vert pour faire un don après l’analyse de leur échantillon et la plupart en font un (82 %). La figure 8 montre la tendance à la hausse du nombre de dons de la part des donneurs qui ont réintégré le bassin de donneurs. Données trimestrielles de 2014 à 2023.
Exercer une surveillance prospective de la présence dans le monde des agents infectieux à diffusion hématogène (p. ex. Mpox ou variole simienne, agents pathogènes transmis par les tiques) et des agents pouvant avoir une incidence négative sur la santé des donneurs ou sur la capacité de recueillir des produits sanguins (p. ex. grippe aviaire) nous permet de revoir rapidement nos politiques d’admissibilité des donneurs pour préserver l’innocuité des produits sanguins. Comme nous surveillons les épidémies qui se déclarent dans d’autres parties du monde, nous sommes conscients des risques avant même que la maladie soit observée au Canada. Comme la pandémie est terminée et que les gens ont recommencé à voyager partout dans le monde, il est important d’être vigilant, car les maladies infectieuses peuvent rapidement se propager d’un pays à l’autre. Pour cerner les risques, la Société canadienne du sang doit disposer en tout temps des informations les plus récentes sur les maladies infectieuses, la santé publique et la microbiologie. Son personnel médical et scientifique obtient ces informations en s’affiliant à des organismes spécialisés en santé publique et en maladies infectieuses, et en exerçant une veille sur les sites Web et les revues qui publient le type de renseignements recherchés. S’il y a lieu, le cadre décisionnel fondé sur le risque, un outil élaboré par l’Alliance of Blood Operators (ABO), est utilisé pour faciliter la prise de décisions. Cet outil permet de tenir compte de divers facteurs, notamment les risques infectieux pour les receveurs, l’impact opérationnel des stratégies envisagées, la perspective des parties prenantes et l’économie de la santé. Un certain nombre d’agents pathogènes présents au Canada et pouvant présenter un risque infectieux font l’objet d’une surveillance continue.
De plus, les politiques actuelles relatives aux tests et à l’exclusion des donneurs sont constamment réévaluées afin de déterminer leur pertinence ou si elles donnent lieu à des exclusions inutiles qui n’améliorent aucunement la sécurité.
Le SRAS-CoV-2 est un nouveau coronavirus observé pour la première fois en Chine, plus précisément à Wuhan, dans la province du Hubei, à la fin de l’année 2019. Ce virus est responsable d’une grave maladie respiratoire appelée maladie à coronavirus 2019 ou COVID-19. Certaines personnes infectées sont extrêmement malades et peuvent mourir à la suite de complications, tandis que d’autres n’éprouvent que de légers symptômes ou sont totalement asymptomatiques. Le 11 mars 2020, l’Organisation mondiale de la Santé a déclaré que la COVID-19 était pandémique. Depuis, près de 5 millions de Canadiens ont reçu un diagnostic de COVID-19 et près de 60 000 sont morts des suites de l’infection. La fin de la pandémie a été déclarée le 5 mai 2023.
Au début de la pandémie, lorsqu’il y avait moins de 500 cas confirmés au Canada (23 mars 2020), des mesures de distanciation physique rigoureuses ont été mises en place dans la plupart des provinces. Grâce à ces mesures, la première vague de la pandémie s’est stabilisée en juillet et en août de la même année, après avoir atteint son pic à la fin d’avril. Cette première vague a été suivie de plusieurs autres, alimentées par de nouveaux variants, dont Omicron, apparu en décembre 2021. La vaccination des Canadiens a commencé en décembre 2020 et s’est poursuivie tout au long de 2021 (2 injections). À partir de novembre 2021, certaines tranches de la population canadienne sont devenues admissibles à une troisième dose, et en 2022, à une quatrième. Environ 89 % des adultes ont reçu au moins la première série d’injections (2 doses). La vaccination contre le SARS-CoV-2 est maintenant saisonnière, mais, en décembre 2023, moins de 17 % des Canadiens avaient reçu une injection de rappel à l’automne.
Les cas recensés par la Santé publique ne sont pas révélateurs du taux d’infection réel, car certaines personnes infectées ne développent pas la maladie et d’autres ne se sentent pas assez malades pour aller se faire tester. De plus, le dépistage se fait peut-être de façon disproportionnée là où il y a des éclosions. Il est également important de noter que lorsque le variant Omicron est arrivé, à la fin de 2022, la Santé publique était débordée par le nombre de cas et a limité les tests à certains groupes, notamment ceux à haut risque. Au cours de l’année 2022, la surveillance des eaux usées a permis d’identifier des pics d’activité infectieuse, mais seules des études de séroprévalence ont permis de quantifier la proportion de personnes infectées. Il était donc essentiel d’effectuer des tests de détection des anticorps anti-SRAS- CoV-2 pour savoir quelle proportion de la population avait été infectée (séroprévalence), déterminer quelle proportion a des anticorps induits par le vaccin et surveiller la séroprévalence tout au long de la pandémie. Les données recueillies ont servi à améliorer les modèles mathématiques utilisés pour prédire le cours de l’infection, comprendre l’immunité collective et éclairer les politiques de santé publique. En partenariat avec le Groupe de travail du Canada sur l’immunité face à la COVID-19, la Société canadienne du sang a analysé des échantillons de dons pour détecter des anticorps contre le virus SRAS-CoV-2 d’avril 2020 à décembre 2023. Au 31 décembre 2023, plus de 1 000 000 échantillons de donneurs des quatre coins du pays avaient été analysés, dont environ 380 000 en 2023. Les analyses visaient deux types d’anticorps : les anticorps anti-nucléocapside, indicateurs d’une infection naturelle, et les anticorps dirigés contre la protéine de spicule (Spike), qui montrent que le sujet a été vacciné ou infecté. Les anticorps dirigés contre la protéine de spicule, dont la prévalence atteignait 90 % en juin 2021, étaient principalement dus à la vaccination, conséquence de la série de primo- vaccins administrés au début de 2021. La séroprévalence résultant d’infections naturelles (anticorps anti-nucléocapside) est demeurée faible jusqu’en décembre 2021. Elle était alors d’environ 7 %, mais avec l’avancée d’Omicron et de ses sous-variants, elle a grimpé jusqu’à environ 83 % en décembre 2023. Le fait que près de 100 % des donneurs aient toujours des anticorps dirigés contre la protéine de spicule témoigne de la présence d’anticorps découlant à la fois de l’infection et de la vaccination. La figure 9 montre les changements survenus entre avril 2020 et décembre 2023.
Partout dans le monde, les fournisseurs de sang ont mis à contribution leur capacité opérationnelle pour éclairer les décisions en matière de santé publique. Au Canada, des écarts significatifs relatifs à la séroprévalence du SRAS-CoV-2 ont été observés selon la région, l’origine ethnique et le statut socioéconomique. La Société canadienne du sang continuera à jouer un rôle de premier plan pour aider les autorités à éclairer les politiques de santé publique en cette ère post-COVID-19.
La babésiose est causée par la piqûre d’une tique à pattes noires (Ixodes scapularis), qui peut transmettre le parasite Babesia microti (B. microti). Elle provoque habituellement des symptômes pseudo-grippaux modérés et bien des gens ne savent même pas qu’ils en ont été porteurs. La maladie peut toutefois se transmettre par transfusion sanguine et provoquer chez les receveurs des symptômes graves ou même la mort. À ce jour, les cas de babésiose dans la population générale ont été recensés principalement dans le nord-est et le Haut-Midwest des États-Unis, où plus de 1 500 cas sont enregistrés chaque année. On estime qu’au total, plus de 200 infections signalées aux États-Unis auraient été transmises par transfusion. Au Canada, le parasite n’est présent que chez un petit nombre de tiques. Il n’y a eu qu’un seul cas de transmission de la babésiose par voie transfusionnelle en 1998 par un donneur qui avait voyagé dans le nord-est des États-Unis. Dans le cadre d’une étude réalisée en 2013 par la Société canadienne du sang et Héma-Québec, 13 993 dons de sang ont été analysés et aucun ne s’est révélé positif. Cette même année, le cas d’une personne non donneuse qui a été infectée par une piqûre de tiques a été signalé au pays. D’après la surveillance continue des tiques par les autorités sanitaires, le risque n’a pas augmenté. En 2018, une étude a été menée auprès d’un plus grand nombre de donneurs : 50 752 échantillons provenant de régions du sud du pays ont été analysés et un a obtenu un résultat positif au test d’amplification des acides nucléiques (TAAN) pour B. microti (don effectué au Manitoba, résultat indiquant une infection active. Des 14 758 échantillons testés pour la présence d’anticorps dirigés contre B. microti, quatre provenant du sud-ouest de l’Ontario ont affiché un résultat positif (mais négatif au TAAN, ce qui permet de supposer que l’infection s’était résorbée. En 2018, le taux de babésiose chez les donneurs de sang était inférieur à celui des régions américaines où la FDA exige qu’un test TAAN pour la babésiose soit réalisé pour tous les dons de sang. Le risque estimé de transmission par transfusion d’une infection cliniquement pertinente est très faible au Canada : 0,08 par année (0 – 0,38) ou environ 1 en 12,5 ans. Le cadre décisionnel d’ABO a été utilisé pour mettre au point des stratégies d’atténuation des risques. D’autres études de surveillance sont prévues pour suivre les espèces de Babesia et les autres espèces transmises par les tiques au Canada.
Les voyageurs peuvent ramener d’autres pays des infections transmissibles par le sang (figure 10). Le risque de contamination ne subsiste toutefois que pendant une certaine période après le retour au pays, le temps que l’organisme élimine l’infection du sang. Dans le cas du paludisme (malaria), les risques sont présents dans certaines régions des Caraïbes, du Mexique, d’Amérique centrale, d’Amérique du Sud, d’Asie et d’Afrique. Les personnes qui reviennent de ces régions doivent s’auto-exclure et attendre trois mois avant de pouvoir donner du sang, soit suffisamment longtemps pour que les symptômes puissent se déclarer. Les personnes ayant résidé dans une région endémique doivent, elles, attendre pendant trois ans, car il est possible qu’elles soient infectées pour une longue période sans présenter de symptômes évidents. D’autres virus transmis par les moustiques, tels que celui de la dengue, sont présents depuis longtemps dans les régions touristiques tropicales fréquentées par les Canadiens, mais au cours des dernières années, on a observé aux Caraïbes, au Mexique, en Amérique centrale et en Amérique du Sud, l’éclosion de virus qu’on n’y voyait pas auparavant, à savoir le Chikungunya et le Zika. Selon des modèles d’évaluation quantitative des risques, les risques que ces virus contaminent le système d’approvisionnement en sang sont très faibles. Toutefois, pour prévenir de futurs risques infectieux liés aux voyages, la Société canadienne du sang impose depuis 2016 une période d’attente de trois semaines applicable à toute personne ayant voyagé dans une région autre que le Canada, le territoire continental des États-Unis et l’Europe.
La vMCJ est associée à l’ingestion de bœuf infecté pendant l’épidémie d’encéphalopathie spongiforme bovine, ou ESB (« maladie de la vache folle »). Les séjours prolongés ou cumulatifs qui étaient considérés comme un risque pour la transmission de la vMCJ entraînaient une exclusion à vie du don de sang. Ces exclusions ont été mises en place en 1999 et modifiées au fil des ans. À l’étranger, un sommet de 30 cas par année a été atteint en 2000. Ce nombre diminue régulièrement depuis et aucune communauté n’a enregistré de cas depuis 2016. Toutes les exclusions associées à un séjour dans un pays considéré comme un risque pour la vMCJ ont été levées le 4 décembre 2023. La modélisation du risque canadien réalisée par la Société canadienne du sang et Héma-Québec montrait un risque de transmission inférieur à 1 sur 16 millions. Ce résultat extrêmement faible est attribuable au déclin prononcé du nombre de cas de vMCJ, ainsi qu’aux changements apportés aux méthodes de traitement du sang (élimination des globules blancs, appelée déleucocytation) qui réduisent le risque de transmission par transfusion.
Il y a des bactéries à la surface de la peau et ce sont généralement ces bactéries qui se retrouvent dans les dons de sang. Il arrive cependant que les bactéries présentes dans les produits sanguins proviennent du sang même des donneurs. Leur concentration, généralement faible au départ, peut atteindre des niveaux élevés dans les produits plaquettaires étant donné que ces produits sont entreposés à température ambiante. Cette prolifération bactérienne peut poser de sérieux risques pour les receveurs. Jusqu’en décembre 2021, la Société canadienne du sang a soumis 100 % des mélanges de plaquettes et des plaquettes obtenues par aphérèse à un test de dépistage bactérien. Ce test était effectué au moyen du système automatisé de culture BACT/ALERT, qui permet d’inoculer les échantillons en milieux aérobie (présence d’oxygène) et anaérobie (absence d’oxygène) et de surveiller la croissance bactérienne pendant sept jours. Si une croissance bactérienne était observée, le produit qui était toujours dans les réserves de la Société canadienne du sang n’était pas distribué. Si le produit avait déjà été expédié à un hôpital, il faisait l’objet d’un rappel (s’il n’avait pas encore été administré ou éliminé). En janvier 2022, la Société canadienne du sang a amorcé l’introduction graduelle de la technique INTERCEPT pour réduire la teneur en agents pathogènes des produits plaquettaires. Cette technique inactive les bactéries pouvant être présentes dans les dons. Elle a permis de diminuer le nombre d’unités de plaquettes soumises à un test de dépistage bactérien au moyen du système BACT/ALERT. En décembre 2023, dans toutes les régions, les plaquettes obtenues par extraction de la couche leucoplaquettaire dérivées des dons de sang total étaient traitées au moyen d’INTERCEPT. En mai 2024, la réduction de la teneur en agents pathogènes des plaquettes d’aphérèse a pris fin à l’échelle du pays. En de rares occasions, à la demande des cliniciens, des plaquettes dont la teneur en agents pathogènes n’a pas été réduite peuvent être distribuées. En 2023, 83 654 produits plaquettaires (16 023 plaquettes d’aphérèse et 67 631 mélanges de plaquettes) ont été analysés. De ce nombre, 97 plaquettes d’aphérèse et 325 mélanges de plaquettes ont obtenu des résultats positifs initiaux de croissance bactérienne dans les flacons d’hémoculture. Parmi ceux-ci, 7 unités de plaquettes d’aphérèse et 80 mélanges de plaquettes ont montré une réelle contamination bactérienne. En outre, 10 unités de plaquettes d’aphérèse et 43 mélanges de plaquettes qui avaient donné des résultats positifs initiaux, sans confirmation par la suite, ont été transfusés, ou du moins délivrés. D’après les techniques d’analyse actuelles, cela représente une possibilité de contamination bactérienne (vrais positifs et positifs présumés) pour 140 produits, soit 16,7 produits sur 10 000. Ce taux est semblable à celui des années précédentes, sauf que le nombre de produits à risque de contamination bactérienne est inférieur, car un nombre moins élevé de produits a dû être analysé.
Tous les cas de transmission d’infections possiblement associée à une transfusion font l’objet d’une enquête. Lorsqu’un donneur se révèle positif à un test de dépistage d’un agent infectieux ou qu’il nous signale, après le don, qu’il est atteint d’une infection transmissible par transfusion (même s’il ne s’agit pas d’une infection pour laquelle des tests sont normalement effectués), le programme de retraçage des receveurs et des donneurs en est informé. Un retraçage des receveurs est amorcé lorsqu’un don, qui vient d’être fait ou a été fait il y a longtemps, est identifié comme étant infecté. Les hôpitaux sont alors priés de communiquer avec les personnes ayant reçu les produits associés au don en question afin de les inviter à passer un test de dépistage. Le retraçage des donneurs est lancé lorsqu’on constate qu’un receveur a une infection transmissible et qu’il a reçu une transfusion. L’enquête de retraçage a alors pour but de déterminer si le receveur a contracté l’infection à cause de la transfusion. Les hôpitaux fournissent la liste de tous les produits sanguins que la personne a reçus et la Société canadienne du sang communique avec les donneurs concernés pour leur demander de passer un test de dépistage, à moins que les résultats des tests pertinents soient disponibles.
En 2023, 15 enquêtes ont été menées pour retracer des receveurs : 11 pour le dépistage du VHC, 2 pour le VIH et 2 pour le VHB. Dix de ces enquêtes visaient des donneurs ayant obtenu un résultat positif à des marqueurs de maladies transmissibles, et 5 étaient associées à des tests externes ou à un avis de santé publique. De ces 15 enquêtes, 12 ont été fermées (tous les receveurs qui ont pu être joints ont été testés), et 3 sont toujours ouvertes à la fin de 2023. Par ailleurs, 4 enquêtes ouvertes dans l’année précédente ont été fermées en 2023. Aucune enquête close n’a été liée à une transmission par transfusion, car tous les receveurs ont obtenu un résultat négatif.
Le nombre d’enquêtes pour retracer des receveurs à la suite de signalements de sources externes s’est élevé à 10 en 2023 : 8 cas de VHC et 2 cas de VHB. De ce nombre, 9 ont été fermées (tous les donneurs qui ont pu être joints ont été testés) et une seule est encore ouverte. En outre, 4 enquêtes ouvertes dans les années précédentes ont été closes en 2023. Aucune enquête close n’a été associée à une transmission d’un agent infectieux par transfusion. Aucune enquête close n’a été liée à une transmission par transfusion, car tous les receveurs ont obtenu un résultat négatif.
Les cellules souches peuvent se renouveler et se transformer en cellules sanguines (globules rouges, globules blancs ou plaquettes). Chez les adultes, ces cellules se trouvent surtout dans la moelle des gros os, mais on en trouve aussi, quoiqu’en moins grand nombre, dans la circulation sanguine. Le sang du cordon ombilical d’un nouveau-né en est riche. Les cellules sont prélevées du cordon ombilical et du placenta après la naissance d’un bébé en santé. Les cellules souches peuvent donc être extraites de la moelle osseuse, du sang circulant dans l’organisme (cellules souches du sang périphérique) ou du cordon ombilical (sang de cordon) après la naissance d’un bébé. Ces cellules jouent un rôle très important dans le traitement de maladies comme les leucémies, les lymphomes et les myélomes multiples. La Société canadienne du sang a un programme national comprenant un registre de donneurs adultes et une banque de sang de cordon. Les tests de dépistage pratiqués sur tous les produits de cellules souches visent les mêmes marqueurs que pour le sang total.
Le Registre de donneurs de cellules souches de la Société canadienne du sang s’adresse aux Canadiens qui désirent donner des cellules souches de moelle osseuse ou de sang périphérique à toute personne qui pourrait en avoir besoin à un moment ou un autre. Le processus de qualification comprend un questionnaire portant sur les facteurs de risque d’infections transmissibles ainsi que le typage des antigènes leucocytaires humains ou HLA. En 2023, le registre comptait quelque 444 600 inscrits. Au total, 621 personnes ont été identifiées comme étant potentiellement compatibles avec un patient et ont subi des tests additionnels. Les tests de dépistage de maladies infectieuses n’ont révélé aucun résultat positif.
En 2023, la Banque de sang de cordon de la Société canadienne du sang a recueilli du sang de cordon dans quatre hôpitaux (Ottawa, Brampton, Edmonton et Vancouver). Les femmes qui accouchent dans l’un de ces hôpitaux et souhaitent faire don du sang de cordon de leur nouveau-né doivent remplir un questionnaire médical et déclarer toute maladie transmissible ainsi que les facteurs de risque qui y sont liés. Si le don convient à une greffe (c’est-à-dire si la quantité de cellules souches est suffisante) et que tous les tests de dépistage ont donné des résultats négatifs, les cellules sont congelées et conservées jusqu’à ce qu’un patient en ait besoin. En 2023, sur les 283 échantillons de sang maternel analysés, un seul a donné un résultat positif à la syphilis.
Dans les années 1980, afin de réduire les risques de transmission du VIH, il a été décidé que les hommes qui avaient eu des rapports sexuels avec d’autres hommes (HARSAH) depuis 1977, ne serait-ce qu’une seule fois, ne pouvaient pas donner de sang. Par la suite, les tests de dépistage et la surveillance des agents pathogènes émergents ont grandement été améliorés, de telle sorte que la période de non-admissibilité a été réduite à cinq ans en 2013, à un an en 2016, puis à trois mois en 2019. Aucun de ces changements n’a fait augmenter le taux d’infection au VIH. Un sondage anonyme a révélé que la réduction de la période de non- admissibilité a permis à un plus grand nombre d’hommes gais, bisexuels et autres HARSAH de donner du sang et n’a eu aucune conséquence négative sur le respect des critères en vigueur. Le risque de distribuer une unité infectée par le VIH calculé en fonction d’une période de non- admissibilité de trois mois était très faible, soit 1 sur 19,9 millions de dons (IC à 95 % : 1 sur 2,7 millions — 1 sur 1 668 millions).
De nombreux pays sont passés d’une exclusion à vie à une période de non-admissibilité définie. Récemment, plusieurs pays ont supprimé les périodes de non-admissibilité basées sur une période d’abstinence en faveur d’une sélection basée sur les pratiques individuelles. Le Royaume-Uni n’impose plus d’exclusion temporaire basée sur une période d’abstinence depuis 2021, la France a suivi en 2022 et les Pays-Bas, en 2023. Ces pays ont remplacé la période d’exclusion temporaire par différents critères visant à réduire les risques de contamination. Les États-Unis ont également éliminé l’exclusion temporaire en 2023 et instauré des critères d’admissibilité basés sur les pratiques sexuelles.
Le 11 septembre 2022, la Société canadienne du sang a retiré l’exclusion de trois mois pour les HARSAH et l’a remplacée par deux questions sur les pratiques sexuelles. Ces questions sont posées à tous les candidats au don, sans égard au sexe ou à l’orientation sexuelle (figure 11). De plus, comme tous les donneurs doivent répondre aux mêmes questions sur les risques sexuels, les donneurs transgenres, dont l’identité de genre diffère du sexe qui leur a été attribué à la naissance, peuvent s’enregistrer et répondre au questionnaire selon leur genre affirmé. Au 31 décembre 2023, 0,10 % des personnes se présentant pour faire un don étaient temporairement exclues en raison des risques associés aux pratiques sexuelles (figure 11). Les personnes exclues sont généralement jeunes et légèrement plus nombreuses chez les hommes que chez les femmes. Quatre dons allogéniques et un don de plasma d’aphérèse ont obtenu un résultat positif au VIH au cours de cette période. Une période d’observation plus longue est nécessaire pour déterminer si les taux de VIH ont changé.
La Société canadienne du sang prend de nombreuses précautions pour le bien des donneurs : questionnaire médical, test d’hémoglobine, collation salée et eau avant le prélèvement, rafraîchissements après le prélèvement, et surveillance pour déceler toute réaction indésirable pendant et après le prélèvement. Si la plupart des donneurs n’éprouvent aucun problème pendant ou après le don, il est néanmoins important de faire un suivi des incidents pour améliorer la prise en charge. Le tableau 6 présente une définition des différentes réactions indésirables pouvant survenir lors d’un don.
Tableau 6. Réactions indésirables pouvant survenir lors d’un don
Réaction | Définition |
---|---|
Malaise vagal modéré grave |
Perte de conscience du donneur (évanouissement). Perte de conscience pendant moins de 60 secondes et aucune complication. Perte de conscience pendant plus de 60 secondes ou complications. |
Incident cardiovasculaire important | Douleur thoracique ou infarctus du myocarde dans les 24 heures suivant le don; réaction pouvant être liée ou non au don. |
Saignement post-don | Saignement survenant spontanément au point de ponction après le don. |
Irritation nerveuse | Irritation ou lésion nerveuse durant le prélèvement, généralement décrite comme une douleur aiguë et lancinante, un picotement dans le bras ou un engourdissement. |
Inflammation/Infection | Rougeur ou infection au point d’insertion de l’aiguille; se produit habituellement plusieurs jours après le don. |
Réaction allergique locale | Éruption cutanée causée par le pansement ou la solution utilisée pour nettoyer la peau; vésicules sur la peau. |
/Douleur au bras | Douleur généralement due au brassard du tensiomètre, au garrot ou à la position du bras. |
Bleu/Hématome | Coloration sombre temporaire de la peau due au saignement d’un vaisseau sanguin au moment du prélèvement. |
Ponction artérielle | Insertion de l’aiguille dans une artère au lieu d’une veine. |
La figure 12 montre les taux de réactions indésirables enregistrés en 2023 pour 10 000 dons de sang total. Les résultats de 2022 sont indiqués à des fins de comparaison. Le taux de malaises vagaux modérés et graves n’a pas évolué de façon significative (p > 0,05). Les gens les plus susceptibles de faire une réaction sont les primo-donneurs, les jeunes donneurs (17 à 25 ans) et les femmes. Le système de déclaration des effets indésirables est orienté vers la saisie des réactions modérées et graves. La plupart du temps, les réactions sont légères; par exemple, des étourdissements ou un bleu au point d’insertion de l’aiguille. Toutefois, ces réactions ne sont consignées que si le donneur en fait mention à un moment donné après le don. Le
tableau 7 présente la répartition des cas d’évanouissement (malaises modérés et graves) chez les donneurs de sang total selon le sexe et le type de donneur.
Tableau 7. Évanouissements (malaises vagaux) en 2023 (sur 10 000 prélèvements)
Malaises modéres et grave (tous)* | Malaises associés à une blessure* | |||
---|---|---|---|---|
Type de donneur | Homme | Femme | Homme | Femme |
Primo-donneur | 45,8 | 85,4 | 2,1 | 35 |
Donneur régulier | 6,1 | 20,1 | 0,2 | 0,6 |
De façon générale, les malaises associés à une blessure n’étaient pas graves (bleus, coupures dues à une chute).
* Pour les malaises modérés et graves, toutes les comparaisons (homme/femme, primo- donneur/donneur régulier) étaient statistiquement significatives (p < 0,01). Pour les malaises associés à une blessure, toutes étaient significatives (p < 0,01), sauf pour les primo-donneurs de sexe masculin et de sexe féminin (p => 0,405).
En 2019, pour réduire les malaises vagaux (évanouissements), les centres de donneurs ont commencé à fournir de l’eau et des collations salées avant le don. Ils ont continué à inciter les donneurs à faire des exercices musculaires pendant le prélèvement, ces exercices contribuant également à réduire le risque de malaise vagal. Ces mesures faisaient partie de l’initiative pour le bien-être des donneurs. Durant la pandémie, les centres de donneurs ont commencé à demander aux donneurs de consommer les collations offertes après le don à l’extérieur. Ils ont aussi cessé de distribuer des collations salées et des bouteilles d’eau avant le prélèvement. Les donneurs étaient toutefois encouragés à prendre une collation et à boire de l’eau avant leur arrivée au centre de donneurs. La distribution d’eau et de collations salées avant le don a augmenté en mai et en juin 2022. La figure 13 montre les taux de réactions avant l’initiative, pendant son application, après l’arrêt de la distribution d’eau et de collations salées et après la reprise de l’initiative. Au départ, les mesures de bien-être ont engendré une baisse des malaises vagaux pour tous les groupes. Globalement, le taux de réactions vasovagales était plus faible pendant l’application des mesures de bien-être et initialement après que les centres ont cessé de distribuer de l’eau et des collations salées, mais il a augmenté par la suite. Après la reprise des mesures de bien-être, le taux est initialement revenu au niveau antérieur à l’adoption des mesures de bien-être, mais il a légèrement augmenté par la suite pour les primo- donneurs de sexe féminin, alors que celui des hommes a continué de baisser (p < 0,05). Il est possible que lors de la reprise des mesures de bien-être, celles-ci aient été moindres que lors de leur mise en œuvre initiale.
L’hémoglobine est la composante des globules rouges qui transporte l’oxygène. Comme elle est riche en fer, on associe généralement taux d’hémoglobine et réserves de fer. Un faible taux d’hémoglobine — raison la plus courante pour laquelle un donneur ne peut pas donner de sang — équivaut donc à de faibles réserves de fer. Des études réalisées à la Société canadienne du sang ont montré que les donneurs qui ont le plus souvent de faibles réserves de fer sont les femmes ainsi que les personnes qui donnent du sang souvent, que ce soient des hommes ou des femmes. Les donneurs masculins dont le taux d’hémoglobine est limite sont plus susceptibles d’avoir de faibles réserves de fer. Pour réduire le risque de carence en fer, deux mesures ont été adoptées en 2017 : le taux minimal d’hémoglobine pour les hommes est passé de 125 g/l à 130 g/l et pour les femmes, l’intervalle minimal entre deux dons de sang total est passé de 56 à 84 jours. Cette période d’attente plus longue entre les dons permet aux femmes de reconstituer leurs réserves de fer et de revenir à un taux normal d’hémoglobine. Pendant la pandémie, pour réduire le risque de pénuries de produits sanguins advenant une baisse des dons, on a abaissé le taux d’hémoglobine minimal à 120 g/l pour les femmes et à 125 g/l pour les hommes, de juillet à octobre 2020. La figure 14 montre que durant cette période, les taux de refus sont passés de 6,4 % à 3,2 % (p < 0,01) chez les femmes et de 1,5 % à 0,7 % (p < 0,01) chez les hommes. Toutefois, après le mois d’octobre 2020, les taux minimaux d’hémoglobine ont été ramenés aux valeurs initiales et le nombre de refus a augmenté, en particulier chez les femmes, chez qui le nombre de refus s’est avéré plus élevé qu’avant la pandémie et l’est resté. Ce taux d’exclusion élevé soutenu pourrait être lié au remplacement graduel des hémoglobinomètres utilisés pour mesurer l’hémoglobine par de nouveaux instruments, ainsi qu’à l’augmentation de la fréquence de don des donneurs réguliers.
Le site Web sang.ca contient de l’information sur le fer et la sécurité transfusionnelle, tout comme le dépliant Ce que vous devez savoir avant de donner du sang, que les donneurs sont tenus de lire avant chaque don de sang.
L’analyse du taux de ferritine dans le plasma permet de déterminer si les réserves en fer sont faibles avant que le taux d’hémoglobine ne chute. Les femmes sont plus susceptibles que les hommes d’avoir de faibles réserves en fer avant de faire un don. Ainsi, une baisse des réserves en fer associée aux dons fréquents est plus courante chez les femmes que chez les hommes. Depuis le 16 janvier 2023, la Société canadienne du sang analyse le taux de ferritine des femmes tous les dix dons. Celles dont le taux de ferritine est faible doivent s’abstenir de faire un don pendant au moins six mois et consulter un professionnel de la santé pour subir d’autres tests et obtenir des conseils concernant la prise de suppléments de fer. Comme le montre la figure 15, près d’un quart des femmes qui en étaient à leur 10e, 20e, 30e, etc., don avaient un faible taux de ferritine. De ce nombre, près de la moitié avaient fait six dons ou plus au cours des deux dernières années (figure 16).
Les caractéristiques démographiques des donneurs de sang total sont décrites aux figures 17 à 20. La répartition des donneurs par région varie de 9,8 % dans les provinces de l’Atlantique à plus de 44 % en Ontario. La majorité correspond à des donneurs réguliers (79 %) et, dans toutes les régions, près de la moitié sont des femmes (49,2 %). Les données démographiques des donneurs de plasma d’aphérèse figurent à la section 3.
Tous les donneurs de sang sont invités à répondre à une question facultative sur leur groupe racial ou ethnique, ce qui aide le laboratoire à sélectionner les échantillons des donneurs pour des typages supplémentaires de groupes sanguins rares, plus fréquents dans certaines populations. En 2022, plus de 95 % des donneurs ont répondu à cette question et plus de 94 % y ont répondu en 2023.
Comme par le passé, la plupart des dons proviennent de donneurs qui s’identifient comme blancs (75,2 %). Comme le montre la figure 18, la proportion des donneurs qui s’identifient comme racialisés varie grandement selon la région, allant de 10 % dans les provinces de l’Atlantique à 32 % en Colombie-Britannique. Dans toutes les régions du Canada, la proportion de donneurs racialisés a légèrement augmenté en 2023 par rapport à 2022.
Bien que les primo-donneurs composent un peu plus de 20 % de l’ensemble des donneurs de sang total, ils représentent près de 35 % du groupe de donneurs qui s’identifient comme racialisés. Un pourcentage plus élevé de primo-donneurs proviennent de groupes racialisés (figure 19), ce qui s’explique en partie par la diversité croissante des groupes d’âge plus jeunes. En 2023, les donneurs pouvaient faire un choix parmi une liste plus exhaustive d’options pour décrire leur groupe ethnique. Des 24,8 % de donneurs qui ont sélectionné un groupe ethnique autre que blanc, les donneurs qui s’identifient comme asiatiques constituaient le deuxième groupe le plus nombreux de donneurs de sang dans toutes les régions, soit 11,5 % de tous les donneurs qui ont fourni de l’information (figure 20). Ils étaient suivis des donneurs multiethniques (3,8 %) et des donneurs philippins (2,2 %). Quant aux donneurs arabes et autochtones — Premières Nations, Métis et Inuits, ces groupes représentaient chacun 1,6 % du bassin de donneurs. Les donneurs noirs, quant à eux, représentaient 0,75 % du bassin. Les pourcentages de donneurs appartenant à des groupes ethniques sont comparables à leur représentation dans la population générale. Les seules exceptions sont les Noirs et les Autochtones, qui sont sous-représentés. En effet, la population canadienne se compose d’environ 5 % d’Autochtones et d’environ 4,3 % de Noirs.
Remarque : La question relative au groupe racial ou ethnique a été modifiée en 2022 de façon à inclure plus de détails. Certaines données sont donc absentes des diagrammes circulaires.
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Historique des tests de dépistage
Marqueur | Entrée en vigueur* | |
---|---|---|
1 | Syphilis | 1949 |
2 | Virus de l'hépatite B (VHB) | |
AgHBs | 1972 | |
Anticorps anti-HBc | 2005 | |
TAAN VHB | 2011 | |
3 | Virus de l'immunodéficience humaine (VIH) | |
ELISA (méthode immuno-enzymatique) anti-VIH-1 | 185 | |
ELISA anti-VIH-1/2 | 1992 | |
Atnigéne p24 VIH-1 | 1996 (supprimé en 2003, repris en 2021) | |
TAAN VIH-1 | 2001 | |
ELISA anti-VIH-1/2 (dont le sous-type O du VIH-1) | 2003 | |
4 | Virus T-lymphotrope humain (HTLV) | |
Anti-HTLV-I | 1990 | |
Anti-HTLV-I/II | 1998 | |
5 | Virus de l'hépatite C (VHC) | |
ELIZA anti-VCH | 1990 | |
TAAN VCH | 1999 | |
6 | Virus du Nil occidental (VNO) | |
TAAN VNO | 2003 | |
7 | Dépistage sélectif de la maladie de Chagas (Trypanosoma cruzi) | 2010 |
8 | Bactéries** | |
BacT Alert | 2004 | |
BacT Alert modifié pour les plaquettes de sept jours | 2017 |
* Années d’entrée en vigueur des premiers dépistages, qui ont, depuis, évolué.
** Technique de réduction de la teneur en agents pathogènes mise en œuvre en 2022 et en 2023 pour les concentrés plaquettaires standard.
Figure 21. Taux de prévalence du VIH, du VHC, du VHB, du HTLV et du virus de la syphilis dans les premiers dons et les dons répétés. (Remarque : Les échelles de ces graphiques diffèrent pour l’axe des y.)