Plasma-aphérèse congelé traité au psoralène

Auteurs : Michelle P. Zeller, M.D., FRCPC, DRCPSC, MHPE; Shuoyan Ning, M.D., FRCPC, M. Sc., DRCPSC; Aditi Khandelwal, MDCM M. Sc., FRCPC, DRCPSC; Anita Howell B. Sc, MLT et Kathryn Webert, M.D., FRCPC, M. Sc.

Date de publication : 21 août, 2025

Principaux publics cibles : médecins spécialistes en transfusion, médecins non spécialistes en transfusion, personnel infirmier, technologues de laboratoire travaillant dans un laboratoire d’hôpital 

Introduction

Afin d’offrir un surcroît de sécurité pour ses produits, la Société canadienne du sang vise à introduire, dans la mesure du possible, des composants et des produits à teneur réduite en agents pathogènes. Cette publication fournit des renseignements sur le plasma-aphérèse congelé traité au psoralène, un plasma humain spécifique à un groupe sanguin et à teneur réduite en agents pathogènes destiné à la transfusion.


Le procédé INTERCEPT Blood System (Cerus Corporation) pour l’inactivation des agents pathogènes réduit le risque d’infections transmissibles par transfusion et a été approuvé par Santé Canada en 2016. Cette technologie inactive un large spectre de virus enveloppés et non enveloppés, de bactéries à Gram positif et Gram négatif, de spirochètes et de parasites, en plus des globules blancs résiduels potentiellement nocifs provenant de donneurs dans le plasma dérivé du sang total ou du plasma-aphérèse. Le traitement des composants sanguins à l’aide de la technologie INTERCEPT de Cerus améliore leur profil d’innocuité et a déjà été mis en œuvre dans le traitement des plaquettes par la Société canadienne du sang en 2022.

Fabrication

Le plasma-aphérèse congelé traité au psoralène est recueilli dans une solution anticoagulante d’acide-citrate-dextrose, formule A (ACD-A; contenant 22 g/l de citrate de sodium, 8 g/l d’acide citrique et 24,5 g/l de dextrose) à l’aide de procédés d’aphérèse automatisés comportant une réduction leucocytaire. Il peut être prélevé d’une personne ayant déjà été enceinte. 


Après la collecte, le composant est transporté vers un centre de production de la Société canadienne du sang pour un traitement additionnel. Veuillez consulter la figure 1 pour une illustration détaillée des étapes du traitement.

Image
Graphique 1. Illustration du processus de réduction des agents pathogènes utilisé par la Société canadienne du sang dans la production de plasma-aphérèse congelé traité au psoralène.

Graphique 1. Illustration du processus de réduction des agents pathogènes utilisé par la Société canadienne du sang dans la production de plasma-aphérèse congelé traité au psoralène.
Dispositif d’adsorption des composés

L’inactivation des agents pathogènes se fait à l’aide du procédé INTERCEPT Blood System for Plasma, de Cerus, qui comprend l’addition de 15 ml d’une solution contenant 6 mm d’amotosalène, un psoralène synthétique; une illumination de 3 J/cm2 aux UVA (longueur d’onde de 320 à 400 nm); l’exposition à un dispositif d’adsorption du composé pour éliminer les résidus d’amotosalène et les photoproduits libres, et la division du composant à charge pathogène réduite en trois unités de transfusion distinctes.

Tableau 1. La composition de référence d’une unité est basée sur le nombre (n) d’unités analysées pendant la validation, de juillet 2024 à août 2024 inclusivement. 

Composant plasmatique

Volume (mL) Moyenne ± 1 ET

Facteur VIII (UI/ml)
Moyenne ± 1 ET

Plasma-aphérèse congelé traité au psoralène

203 ± 4 † 

n = 90 

1.17 ± 0.26  

n=30 

Le volume comprend environ 35 ml d’anticoagulant ACD-A
Écart type (ET)

Analyses

Pour que les composants sanguins puissent être transfusés, les échantillons des donneurs sont d’abord soumis à des analyses au moment du don pour déterminer les groupes ABO et RhD et le titrage des anticorps anti-A et anti‑B, et rechercher la présence d’anticorps d’importance clinique contre les antigènes érythrocytaires. L’échantillon du donneur doit être non réactif aux épreuves suivantes : 

  • virus de l’immunodéficience humaine (VIH-1 et VIH-2) : recherche d’anticorps dirigés contre le VIH-1 et le VIH-2, ARN du VIH-1 et du VIH-2;
  • virus de l’hépatite C (VHC) : recherche d’anticorps anti-VHC, ARN viral du VHC;
  • virus de l’hépatite B (VHB) : l’antigène de la nucléocapside du virus de l’hépatite B (AgHBc), présence de l’ADN viral VHB;
  • virus T lymphotrope humain de types I et II (HTLV-I/II) : anticorps anti-HTLV I/II;
  • dépistage de la syphilis.


Dans certains cas, l’échantillon du donneur est testé pour détecter la présence d’anticorps contre Trypanosoma cruzi (T. cruzi ou maladie de Chagas) et d’ARN du virus du Nil occidental. Pour en savoir plus sur les tests effectués sur les donneurs, consultez le chapitre 6 du Guide de la pratique transfusionnelle.

Le procédé d’inactivation des agents pathogènes est utilisé en plus du dépistage des pathogènes viraux afin d’inactiver une large gamme d’agents pathogènes (virus, bactéries et parasites protozoaires) et ainsi réduire les risques d’infections par voie transfusionnelle. 

Dans certaines situations d’urgence, des unités n’ayant pas été analysées ou ne l’ayant été que partiellement peuvent être distribuées pour transfusion avec l’accord de la Société canadienne du sang et du médecin traitant. 
 

Conditionnement

Le plasma-aphérèse congelé traité au psoralène est conservé dans des poches comportant un film plastique composé d’un copolymère d’acétate de vinyle-éthylène (EVA).1 

Le plasma-aphérèse congelé traité au psoralène a été en contact avec du plastifiant DEHP lors des étapes de collecte et de fabrication.1-4

Conservation et manipulation

Les composants de plasma-aphérèse congelé traité au psoralène sont conservés à une température inférieure ou égale à -18 °C pendant une durée maximale de 12 mois. Le composant doit être décongelé dans un emballage plastique protecteur étanche, en agitant doucement dans un bain-marie à une température comprise entre 30 et 37 °C (la décongélation peut prendre jusqu’à 30 minutes) ou dans un four à micro-ondes spécialement conçu à cet effet. Une fois décongelés, ils ne doivent pas être recongelés. S’ils sont conservés à une température comprise entre 1 et 6 °C, les composants doivent être transfusés dans les 5 jours.

Une inspection visuelle des composants doit être effectuée conformément aux politiques de l’établissement. Pour plus d’informations sur la variabilité des composants sanguins, veuillez consulter l’Outil d’inspection visuelle

Indications

Le plasma-aphérèse congelé traité au psoralène a les mêmes indications que le plasma frais et peut être indiqué dans les cas suivants :

  • patients exigeant le remplacement de plusieurs facteurs de coagulation en raison de saignements ou d’un acte médical invasif présentant un risque hémorragique élevé;
  • patients recevant une transfusion massive et présentant des anomalies de la coagulation cliniquement significatives;
  • patients sous warfarine ayant des saignements ou devant subir un acte médical invasif présentant un risque hémorragique élevé avant que la vitamine K ne contrecarre l’effet de la warfarine; ou dans le cas où un concentré de complexe prothrombique n’est pas disponible ou est contre-indiqué;5-7
  • patients présentant un déficit en certains facteurs de coagulation ou en protéines plasmatiques rares pour lequel il n’existe pas de meilleur traitement;
  • nouveau-nés devant faire l’objet d’une exsanguino-transfusion avec du sang total reconstitué;
  • patients souffrant d’un purpura thrombopénique thrombotique (PTT) ou d’un syndrome hémolytique urémique pour lequel un échange plasmatique s’impose.
     

Contre-indications

La transfusion de composants plasmatiques à des patients ayant une anaphylaxie connue à ces composants doit être effectuée sous supervision médicale. Il est recommandé de transfuser du plasma dépourvu d’IgA aux patients ayant des anticorps anti-IgA.  

Les composants plasmatiques sont contre-indiqués en cas d’hypovolémie.

Le plasma-aphérèse congelé traité par psoralène ne doit pas être administré aux :

  • patients ayant des antécédents d’hypersensibilité à l’amotosalène ou à tout autre psoralène;
  • nouveau-nés subissant une photothérapie à l’aide d’un appareil émettant un rayonnement d’une longueur d’onde inférieure à 425 nm et/ou présentant une longueur d’onde d’émission minimale inférieure à 375 nm, en raison du risque d’érythème qui pourrait résulter de l’interaction entre la lumière ultraviolette et l’amotosalène.

Mises en garde et précautions

Le plasma-aphérèse congelé traité au psoralène doit être compatible avec le groupe ABO du receveur ou respecter la politique de l’établissement en la matière. Il n’est pas nécessaire de tenir compte du rhésus. L’identité du patient doit être dûment vérifiée avant la transfusion.

Certains matériaux médicaux contiennent du plastifiant DEHP, dont des particules peuvent se retrouver dans le sang et les composants sanguins. Si aucune donnée scientifique ne permet à ce jour de conclure que le DEHP peut avoir des effets nocifs sur les personnes y ayant été exposées dans un cadre thérapeutique, il est toutefois permis de s’inquiéter des effets que pourrait provoquer une exposition à haut risque au cours d’un traitement médical. Il est préconisé de limiter l’exposition des nouveau-nés à ce plastifiant.4, 8 

Une nette baisse d’activité des facteurs de coagulation peut être observée, après décongélation, dans les composants plasmatiques conservés pendant une période pouvant aller jusqu’à 5 jours.9-13

La sélection rigoureuse des donneurs, les analyses en laboratoire et l’inactivation des agents pathogènes n’éliminent pas les risques de transmission d’agents infectieux et pathogènes. Par ailleurs, bien que les études en laboratoire sur le traitement à l’amotosalène associé à l’irradiation aux UVA aient démontré une réduction des niveaux de certains virus, bactéries et parasites, aucun procédé d’inactivation des pathogènes ne permet d’éliminer tous les agents pathogènes.1

Autres options de traitement

Ne pas utiliser de plasma-aphérèse congelé traité au psoralène s’il est possible de mieux corriger la coagulopathie par un traitement spécifique comme l’administration de vitamine K ou le remplacement d’un facteur de coagulation particulier. Par exemple, le remplacement des facteurs de coagulation dépendants de la vitamine K (soit les facteurs II, VII, IX et X) peut être obtenu à l’aide de concentrés de complexe prothrombique.

Des produits recombinants, des produits de fractionnement viro-inactivés et la 1-diamine 8 D-arginine-vasopressine sont des traitements de première ligne plus appropriés contre l’hémophilie A, l’hémophilie B et la maladie de von Willebrand. Il existe également sur le marché des concentrés viro-inactivés pour le remplacement du fibrinogène et du facteur XIII. Certains produits ne peuvent être obtenus que dans le cadre du Programme d’accès spécial de Santé Canada.

Le plasma traité au solvant-détergent est une alternative au plasma-aphérèse congelé traité au psoralène. 

Réactions indésirables

Les transfusions sanguines peuvent provoquer des réactions indésirables de différents degrés de gravité : légères et sans séquelles pour les moins graves, et potentiellement mortelles pour les plus graves. Lorsqu’une réaction survient durant la transfusion, il convient de l’évaluer pour savoir si la transfusion peut être poursuivie ou reprise sans risque. Toute réaction susceptible d’être liée à la transfusion, qu’elle soit survenue pendant ou après l’acte transfusionnel, doit être déclarée au service transfusionnel local et, si nécessaire, au réseau d’hémovigilance hospitalier ou régional. En vertu du Règlement sur le sang de Santé Canada, les réactions indésirables découlant du procédé de fabrication (associés à la qualité des composants sanguins, par exemple) doivent être signalées à la Société canadienne du sang.14-17 Pour plus d’informations sur la déclaration des réactions transfusionnelles indésirables, consultez la publication intitulée Déclaration des réactions transfusionnelles indésirables.

La déclaration des cas soupçonnés de transmission du VIH, VHC, HTLV, VHB, VNO et autres infections liées à la transfusion est décrite au Chapitre 1 du Guide de la pratique transfusionnelle et dans la publication intitulée Déclaration des réactions transfusionnelles indésirables.

Posologie et mode d’administration

La dose de plasma-aphérèse congelé traité au psoralène à administrer dépend de la situation clinique et de la taille du receveur. La posologie la plus courante est de 10 à 15 ml par kilogramme de poids corporel.
 
Des tests de coagulation en série peuvent être utiles pour déterminer la dose. Un dispositif de transfusion standard doté d’un filtre de 170 à 260 microns ou d’un filtre d’efficacité équivalente approuvé par Santé Canada doit être utilisé à cette fin.

Aucun médicament ni aucune solution ne doit être ajouté au sang ou au composant sanguin ni perfusé par la même tubulure, à moins que la solution ait été approuvée à cette fin par Santé Canada ou qu’il y ait de la documentation indiquant que l’ajout de la solution au composant sanguin en question est sûr. Veuillez consulter la circulaire d’information sur les composants pour en savoir plus.

Le débit de transfusion dépend de facteurs cliniques. Pour en savoir plus, consultez le Guide de la pratique transfusionnelle. La transfusion doit, dans tous les cas, être réalisée dans les 4 heures suivant le retrait du produit de son lieu de conservation. Le receveur doit être en observation durant la transfusion, selon les directives de l’hôpital, et doit notamment faire l’objet d’une étroite surveillance pendant les 15 premières minutes. 

Utilisations cliniques du plasma à teneur réduite en agents pathogènes

Efficacité hémostatique 

Voir le tableau 2 pour une comparaison des niveaux de facteurs entre le plasma congelé standard, le plasma traité par INTERCEPT et le plasma traité au solvant-détergent. Tous les facteurs de coagulation se situent dans les limites normales de référence clinique en laboratoire. 

Tableau 2. Comparaison de la qualité in vitro du plasma 0 jour après décongélation selon les types de plasma 

Paramètre

Multiplasma non O non traité 

(n = 15) † 

Multiplasma non O traité par INTERCEPT
(n = 33) †‡ 
Octaplasma 
(n = 12) § 
Plage de référence clinique en laboratoire, 95% CI|| 
  Moyenne Écart type Min Max Moyenne Écart type Min Max Moyenne Min Max
Facteur VIII (UI/ml)  ¶  1.36 0.31  0.67  1.88  0.83  0.18  0.37  1.15  1.08**  0.80  1.30  0.50–1.49 
Facteur VII (UI/ml) 1.13  0.26  0.69  1.67  0.87  0.19  0.38  1.27  1.08  0.90  1.17  0.45–1.33 
Facteur V (UI/ml)   0.94  0.11  0.71  1.17  1.01 0.21 0.63 1.36 0.78 0.75 0.84 0.66–1.02 
Fibrinogène (en g/l) 3.09 0.51 2.22 3.76 2.53 0.56 1.82 3.68 2.50 2.40 2.60 1.70–4.10 
Temps de prothrombine 14.00 0.50 13.20 14.80 15.10 0.80 13.90 17.50 Aucune donnée 10.40–12.30 
Protéine S (UI/ml)  1.02 0.18 0.66 1.30 0.83 0.15 0.55 1.22 0.64 0.55 0.71 0.55–1.43 
Facteur alpha-2-antiplasmine (IU/ml) 1.20 0.14 1.01 1.53 1.02 0.12 0.81 1.29 0.23 0.20 0.27 0.68–1.36 
Antigène ADAMTS-13 (IU/ml) 0.78  0.18  0.54  1.07  0.93  0.12  0.67  1.24  1.01 ± 0.08  
(moyenne ± ET) 
40%–130%# 

L’alpha2-antiplasmine et l’ADAMTS-13 ont été déterminés à l’aide de trousses conçues à des fins de recherche. Les autres paramètres ont été testés sur un analyseur de coagulation Stago. Toutes les méthodes sont conçues pour des échantillons de diagnostic clinique; cependant, nous les utilisons « hors indication » pour mesurer les paramètres liés à la coagulation dans les composants plasmatiques (n = 33 pour tous les paramètres).
Les données ont été recueillies à partir des données sur le développement de la Société canadienne du sang.
§Tous les paramètres sont tirés de la monographie du produit (n = 12),18 à l’exception de l’ADAMTS-13 (n = 18) tiré de https://www.octaplasma.ca/standardization-of-plasma-protein-levels-in-octaplasma/.
||Il n’existe actuellement aucun critère d’acceptation défini par la norme CSAZ902-2514 spécifiquement pour le plasma à teneur réduite en agents pathogènes. 
Les plages de référence ont été tirées de l’étude d’Erickson et al.19 et ont été établies à partir d’échantillons de plasma frais congelé provenant de donneurs normaux par le Machaon Diagnostic Laboratory.
#Le pourcentage d’activité et l’unité UI/ml sont directement proportionnels (c’est-à-dire que si l’activité est de 50 %, elle sera de 0,5 UI/ml).
**Données de Heger et al.20   

L’innocuité et l’efficacité du plasma traité par INTERCEPT ont été évaluées dans plusieurs essais cliniques incluant des patients atteints de coagulopathies congénitales, de coagulopathies acquises, ainsi que des patients subissant un traitement par échange plasmatique pour un PTT. Les résultats n’ont montré aucune différence en termes d’hémostase clinique ou de sécurité. Ces résultats suggèrent que le plasma traité au psoralène a permis de soutenir efficacement l’hémostase, de manière similaire au plasma conventionnel.21-23

Une étude randomisée à double insu et contrôlée a été menée dans cinq centres aux États-Unis auprès de 121 patients âgés de 2 ans ou plus présentant une coagulopathie acquise nécessitant une transfusion plasmatique thérapeutique ou prophylactique indiquée pour une intervention invasive ou l’inversion d’un traitement par warfarine.21 Les patients présentant une coagulopathie due à un traumatisme n’étaient pas admissibles. Les patients ont été randomisés pour recevoir du plasma standard ou du plasma ayant subi un traitement photochimique à l’aide d’un psoralène synthétique. Aucune différence n’a été observée en termes d’utilisation des composants sanguins, d’hémostase clinique ou de sécurité.

Une étude rétrospective a comparé l’efficacité thérapeutique et les résultats en matière de sécurité (par ex., thrombose artérielle hépatique aiguë et mortalité) chez des patients ayant subi une transplantation hépatique et traités par plasma conventionnel par rapport à du plasma à agents pathogènes inactivés par l’amotosalen-UVA.24 L’étude comprenait 212 transplantations soutenues par du plasma standard et 215 transplantations soutenues par du plasma à agents pathogènes inactivés par l’amotosalen-UVA. Aucune différence significative n’a été observée dans l’utilisation des composants sanguins ou les résultats en matière de sécurité.

Innocuité   

Le nombre de réactions indésirables signalées dans les études évaluant l’innocuité du plasma traité au psoralène est inférieur au taux de réactions transfusionnelles indésirables signalées pour le plasma congelé non traité. En 2022, avant l’amélioration de l’accès au plasma traité au solvant-détergent en Ontario, le taux de réaction était de 0,06 % d’après les réactions transfusionnelles indésirables signalées par 159 hôpitaux ontariens au Système de surveillance des incidents transfusionnels sur 40 873 transfusions de plasma congelé non traité.25
 
Dans une étude post-surveillance, la fréquence des réactions indésirables après une transfusion de plasma traité au psoralène classées comme réactions transfusionnelles indésirables était d’environ 0,1 % des transfusions ou 0,04 % des composants plasmatiques traités au psoralène. Les données françaises d’hémovigilance ont également fait état d’un taux de 0,34 réaction pour 1 000 composants plasmatiques transfusés (soit 0,034 %).26 Aucun épisode de syndrome respiratoire aigu post-transfusionnel (TRALI) n’a été signalé dans 7 483 transfusions de 19 069 unités de plasma traité au psoralène.

Irsch et Seghatchian résument les rapports d’hémovigilance active produits dans plusieurs centres dans une mise à jour sur l’utilisation clinique courante du plasma INTERCEPT chez tous les patients et montrent une réduction spectaculaire du nombre d’effets indésirables signalés par an avec le plasma traité par INTERCEPT par rapport aux autres types de plasma transfusé.27 En 2009, 12 réactions transfusionnelles indésirables ont été signalées avec le plasma traité par INTERCEPT (sur 22 933 composants), contre 191 avec d’autres types de plasma (348 725 composants), avec des résultats comparables en 2010 et 2011.27
 
Une étude menée par Mintz et coll. sur des patients atteints de PTT a rapporté une augmentation des événements cardiaques chez les patients ayant reçu du plasma traité au psoralène par rapport au plasma standard. Cinq patients du groupe traité par plasma psoralène et aucun patient du groupe témoin traité par plasma standard ont présenté des événements classés comme troubles cardiaques, notamment une angine de poitrine (n = 3), un arrêt cardiaque (n = 1), une bradycardie (n = 1), une tachycardie (n = 1) et une arythmie sinusale (n = 1). Cependant, deux des trois cas d’angine de poitrine ont été signalés à tort comme « cardiaques » par le centre d’étude lors du processus de collecte des données. Un examen plus approfondi des dossiers médicaux primaires, y compris les électrocardiogrammes, par un cardiologue indépendant qui ne connaissait pas la répartition des traitements, a conclu que les douleurs thoraciques chez ces trois patients n’étaient pas d’origine cardiaque. L’arrêt cardiaque a été attribué à une anaphylaxie due au plasma traité au psoralène. Les trois arythmies étaient légères ou modérées, transitoires et asymptomatiques et n’ont pas nécessité de traitement. Des réactions transfusionnelles ont été signalées chez seulement deux patients, un dans chaque groupe de traitement. Une urticaire a été signalée chez 26 % des patients, un prurit et des nausées chez 20 % des patients, et une pyrexie et des frissons chez respectivement 11 % et 14 % des patients. Aucune différence statistiquement ou cliniquement significative n’a été observée entre les groupes. Un cas de TRALI a été signalé chez un patient du groupe plasma standard. Il convient de noter que dans cette étude, presque tous les patients inclus ont présenté une ou plusieurs réactions indésirables, ce qui n’est pas surprenant étant donné que les patients atteints de PTT présentent souvent un état général déficient, des pathologies complexes et des maladies multisystémiques. Les réactions transfusionnelles et les réactions indésirables thrombotiques et hémorragiques sont survenues à une fréquence identique dans les deux groupes de traitement.22, 26 

Transfusions intra-utérines et chez les nouveau-nés et les patients pédiatriques 

Les données disponibles sur l’utilisation du plasma à teneur réduite en agents pathogènes pour la transfusion chez les patients pédiatriques et néonatals sont limitées. Cependant, les données d’hémovigilance disponibles suggèrent que le produit est sûr et bien toléré dans cette population. 

Les études préliminaires menées sur des animaux avec du plasma à teneur réduite en agents pathogènes n’ont rapporté aucun effet indésirable lié à la transfusion chez des rats nouveau-nés. Plus précisément, aucun effet indésirable lié à l’amotosalen n’a été observé chez les rats nouveau-nés, malgré une exposition à des concentrations d’amotosalen jusqu’à 48 fois supérieures à l’exposition standard chez les patients adultes.28

Les essais cliniques chez des humains ont également rapporté des réactions indésirables inexistantes ou de faible intensité chez les populations pédiatriques et néonatales. Un essai clinique ouvert mené en Belgique et en France a rapporté que la transfusion de plasma à teneur réduite en agents pathogènes était bien tolérée dans le cadre d’une utilisation clinique courante chez les enfants et les nourrissons.26 L’étude a évalué 160 enfants (âgés de 1 à 18 ans) et 188 nourrissons (âgés de moins d’un an) entre 2007 et 2011, soit 11 % du total des patients hématologiques, médicaux et chirurgicaux mixtes participant à l’étude (n = 3 232). Les résultats pour les patients pédiatriques n’ont pas été rapportés séparément de ceux des patients adultes, mais des réactions transfusionnelles indésirables ont été rapportées dans 0,11 % (8 sur 7483) des transfusions, dont cinq de grade 1 et trois réactions indésirables graves; toutes les réactions indésirables sont survenues chez des patients adultes dans cette étude. Aucune réaction TRALI n’a été rapportée. 

Une autre étude d’hémovigilance évaluant le profil d’innocuité des plaquettes à teneur réduite en agents pathogènes et du plasma à teneur réduite en agents pathogènes dans 11 pays sur une période de 8 ans a signalé des réactions transfusionnelles peu fréquentes chez les patients (0,4 % des transfusions). L’étude a évalué 440 nourrissons (âgés de moins d’un an) et 355 enfants (âgés de 1 à 18 ans); les données pédiatriques n’ont pas été rapportées séparément de celles des patients adultes. Une étude d’hémovigilance post-commercialisation portant sur 3 179 transfusions de plasma et de plaquettes à teneur réduite en agents pathogènes dans 11 pays a montré que ces composants étaient bien tolérés par la population pédiatrique, seules des réactions transfusionnelles légères ayant été rapportées. L’échantillon comprenait 540 enfants (âgés de 1 à 18 ans) et 499 nourrissons (âgés de moins d’un an) présentant des indications cliniques mixtes pour une transfusion, notamment médicales (45 %), hématologiques-oncologiques (34 %) et chirurgicales (20 %). Trois des 795 patients pédiatriques ont présenté une réaction transfusionnelle. Les symptômes étaient caractérisés par une éruption cutanée (n = 2), une urticaire (n = 1) et des frissons (n = 1) sans conséquences graves, sans TRALI ni septicémie associée à la transfusion.29
  
Du point de vue de l’hémostase, une étude ouverte unilatérale sur le plasma à teneur réduite en agents pathogènes a rapporté une bonne cinétique des facteurs de coagulation post-transfusionnelle et une efficacité hémostatique lorsqu’il est utilisé à des fins prophylactiques et thérapeutiques. L’étude a porté sur 34 patients ayant reçu 107 transfusions; une partie des participants étaient des enfants (âgés de 3 à 77 ans), mais les données relatives aux enfants n’ont pas été rapportées séparément de celles des adultes.23
 
À l’heure actuelle, les données sur l’innocuité du plasma-aphérèse congelé traité au psoralène utilisé pour la transfusion intra-utérine sont limitées.24  

Personnes enceintes

Aucune étude n’a spécifiquement porté sur l’utilisation du plasma traité par INTERCEPT et réduit en agents pathogènes chez les personnes enceintes. Des études non cliniques ont été menées sur des modèles animaux reproducteurs. L’administration de plasma traité par photodégradation n’a pas entraîné de toxicité pour le développement maternel ou fœtal dans ces études. 30 

Avantages

Le plasma inactivé contre les agents pathogènes offre une protection supplémentaire contre les contaminants bactériens (Gram positifs et Gram négatifs), les virus (enveloppés et non enveloppés), les parasites protozoaires et les globules blancs (leucocytes).

Outre la réduction du risque de transmission d’agents pathogènes, l’utilisation de technologies de réduction des agents pathogènes, telles que le plasma lavé au détergent, diminue également les autres réactions transfusionnelles indésirables.31  Il s’agit notamment d’une réduction des réactions allergiques et des réactions transfusionnelles fébriles non hémolytiques; toutefois, ces réductions peuvent refléter le mélange du plasma et la dilution subséquente des allergènes ou réactifs potentiels plutôt que le processus de réduction des agents pathogènes.

Aspect visuel

La couleur du plasma varie considérablement d’une unité à l’autre, et cela ne devrait pas changer avec l’introduction du traitement INTERCEPT. Voir la figure 2 pour une comparaison des composants de plasma congelés et la figure 3 pour une comparaison des composants de plasma décongelés.

Pour plus d’informations sur l’inspection visuelle des composants sanguins, consultez l’Outil d’inspection visuelle.

Image
Comparaison entre le plasma-aphérèse congelé traité au psoralène et le plasma-aphérèse non traité lorsque les deux composants sont congelés. a) Plasma-aphérèse congelé traité au psoralène; b) Plasma-aphérèse.

Figure 2. Comparaison entre le plasma-aphérèse congelé traité au psoralène et le plasma-aphérèse non traité lorsque les deux composants sont congelés. a) Plasma-aphérèse congelé traité au psoralène; b) Plasma-aphérèse.

Image
Figure 3. Comparaison entre le plasma-aphérèse congelé traité au psoralène et le plasma-aphérèse après décongélation des deux composants. a) Recto d’une unité de plasma-aphérèse congelé traité au psoralène; b) Recto d’une unité de plasma-aphérèse; c) Verso d’une unité de plasma-aphérèse congelé traité au psoralène; d) Verso d’une unité de plasma-aphérèse.

Figure 3. Comparaison entre le plasma-aphérèse congelé traité au psoralène et le plasma-aphérèse après décongélation des deux composants. a) Recto d’une unité de plasma-aphérèse congelé traité au psoralène; b) Recto d’une unité de plasma-aphérèse; c) Verso d’une unité de plasma-aphérèse congelé traité au psoralène; d) Verso d’une unité de plasma-aphérèse.

Suggestion de citation

Zeller, M. P., Ning, S., Khandelwal, A., Howell, A., & Webert, K. (août 2025). Apheresis frozen plasma psoralen-treated. Société canadienne du sang. https://profedu.blood.ca/en/transfusion 

Bibliographie

1. Cerus. (2016). INTERCEPT Blood system for plasma. https://intercept-canada.com/wp-content/uploads/sites/3/2021/02/INTERCEPT-CANADA-PACKAGE_INSERT-PLASMA_21may16.pdf  

2. Terumo. (2017). Instructions for use 777019-935. In. 

3. Prowse, C. V., de Korte, D., Hess, J. R., & van der Meer, P. F. (2014). Commercially available blood storage containers. Vox Sang, 106(1), 1-13. https://doi.org/10.1111/vox.12084  

4. Walker, R. (2002). di(2-ethylhexyl) phthalate (DEHP) health Canada expert advisory panel on DEHP in medical devices. Canada.  

5. Tomaselli, G. F., Mahaffey, K. W., Cuker, A., Dobesh, P. P., Doherty, J. U., Eikelboom, J. W., Florido, R., Gluckman, T. J., Hucker, W. J., Mehran, R., Messé, S. R., Perino, A. C., Rodriguez, F., Sarode, R., Siegal, D. M., & Wiggins, B. S. (2020). 2020 ACC Expert Consensus Decision Pathway on Management of Bleeding in Patients on Oral Anticoagulants: A Report of the American College of Cardiology Solution Set Oversight Committee. J Am Coll Cardiol, 76(5), 594-622. https://doi.org/10.1016/j.jacc.2020.04.053  

6. Cuker, A., Burnett, A., Triller, D., Crowther, M., Ansell, J., Van Cott, E. M., Wirth, D., & Kaatz, S. (2019). Reversal of direct oral anticoagulants: Guidance from the Anticoagulation Forum. Am J Hematol, 94(6), 697-709. https://doi.org/10.1002/ajh.25475  

7. Green, L., Bolton-Maggs, P., Beattie, C., Cardigan, R., Kallis, Y., Stanworth, S. J., Thachil, J., & Zahra, S. (2018). British Society of Haematology Guidelines on the spectrum of fresh frozen plasma and cryoprecipitate products: their handling and use in various patient groups in the absence of major bleeding. Br J Haematol, 181(1), 54-67. https://doi.org/10.1111/bjh.15167  

8. Association for the Advancement of Blood and Biotherapies (AABB). (2020). Pediatric Transfusion: A Physician's Handbook (Wong ECC, Ed. 5 ed.). Association for the Advancement of Blood and Biotherapies (AABB).

9. Sheffield, W. P., Bhakta, V., Mastronardi, C., Ramirez-Arcos, S., Howe, D., & Jenkins, C. (2012). Changes in coagulation factor activity and content of di(2-ethylhexyl)phthalate in frozen plasma units during refrigerated storage for up to five days after thawing. Transfusion, 52(3), 493-502. https://doi.org/10.1111/j.1537-2995.2011.03300.x  

10. Scott, E., Puca, K., Heraly, J., Gottschall, J., & Friedman, K. (2009). Evaluation and comparison of coagulation factor activity in fresh-frozen plasma and 24-hour plasma at thaw and after 120 hours of 1 to 6°C storage. Transfusion, 49(8), 1584-1591. https://doi.org/10.1111/j.1537-2995.2009.02198.x  

11. Sheffield, W. P., Bhakta, V., Yi, Q. L., & Jenkins, C. (2016). Stability of Thawed Apheresis Fresh-Frozen Plasma Stored for up to 120 Hours at 1°C to 6°C. J Blood Transfus, 2016, 6260792. https://doi.org/10.1155/2016/6260792  

12. Bhakta, V., Jenkins, C., Ramirez-Arcos, S., & Sheffield, W. P. (2014). Stability of relevant plasma protein activities in cryosupernatant plasma units during refrigerated storage for up to 5 days postthaw. Transfusion, 54(2), 418-425. https://doi.org/10.1111/trf.12254  

13. Serrano, K., Scammell, K., Weiss, S., Culibrk, B., Levin, E., Gyöngyössy-Issa, M., & Devine, D. V. (2010). Plasma and cryoprecipitate manufactured from whole blood held overnight at room temperature meet quality standards. Transfusion, 50(2), 344-353. https://doi.org/10.1111/j.1537-2995.2009.02441.x  

14. Canadian Standards Association Group. (2025). CAN/CSA-Z902:25 Blood and blood components. CSA. https://www.csagroup.org/store/product/CAN-CSA-Z902%3A25/  

15. Public Health Agency of Canada. Supplement guideline for investigation of suspected transfusion transmitted bacterial contamination. Canada Communicable Disease Report 2008; 34S1:1-8. http://www.phac-aspc.gc.ca/hcai-iamss/index-eng.php 

16. Public Health Agency of Canada. (2025). Blood Safety Contribution Program. https://www.canada.ca/en/public-health/services/surveillance/blood-safety-contribution-program.html  

17. Health Canada. (2025). Blood regulations (SOR/2013-178). Retrieved 2025-06-05, from https://laws-lois.justice.gc.ca/eng/regulations/sor-2013-178/index.html  

18. Octapharma Canada. (2022). Octaplasma Product Monograph, October 31, 2022. https://www.octapharma.ca/en/therapies/product-overview 

19. Erickson, A., Waldhaus, K., David, T., Huang, N., Rico, S., Corash, L., Mufti, N., & Benjamin, R. J. (2017). Plasma treated with amotosalen and ultraviolet A light retains activity for hemostasis after 5 days post-thaw storage at 1 to 6(o) C. Transfusion, 57(4), 997-1006. https://doi.org/10.1111/trf.13973  

20. Heger, A., & Gruber, G. (2022). Frozen and freeze-dried solvent/detergent treated plasma: Two different pharmaceutical formulations with comparable quality. Transfusion, 62(12), 2621-2630. https://doi.org/10.1111/trf.17139  

21. Mintz, P. D., Bass, N. M., Petz, L. D., Steadman, R., Streiff, M., McCullough, J., Burks, S., Wages, D., Van Doren, S., & Corash, L. (2006). Photochemically treated fresh frozen plasma for transfusion of patients with acquired coagulopathy of liver disease. Blood, 107(9), 3753-3760. https://doi.org/10.1182/blood-2004-03-0930  

22. Mintz, P. D., Neff, A., MacKenzie, M., Goodnough, L. T., Hillyer, C., Kessler, C., McCrae, K., Menitove, J. E., Skikne, B. S., Damon, L., Lopez-Plaza, I., Rouault, C., Crookston, K. P., Benjamin, R. J., George, J., Lin, J. S., Corash, L., & Conlan, M. G. (2006). A randomized, controlled Phase III trial of therapeutic plasma exchange with fresh-frozen plasma (FFP) prepared with amotosalen and ultraviolet A light compared to untreated FFP in thrombotic thrombocytopenic purpura. Transfusion, 46(10), 1693-1704. https://doi.org/10.1111/j.1537-2995.2006.00959.x  

23. de Alarcon, P., Benjamin, R., Dugdale, M., Kessler, C., Shopnick, R., Smith, P., Abshire, T., Hambleton, J., Matthew, P., Ortiz, I., Cohen, A., Konkle, B. A., Streiff, M., Lee, M., Wages, D., & Corash, L. (2005). Fresh frozen plasma prepared with amotosalen HCl (S-59) photochemical pathogen inactivation: transfusion of patients with congenital coagulation factor deficiencies. Transfusion, 45(8), 1362-1372. https://doi.org/10.1111/j.1537-2995.2005.00216.x  

24. Cinqualbre, J., Kientz, D., Remy, E., Huang, N., Corash, L., & Cazenave, J. P. (2015). Comparative effectiveness of plasma prepared with amotosalen-UVA pathogen inactivation and conventional plasma for support of liver transplantation. Transfusion, 55(7), 1710-1720. https://doi.org/10.1111/trf.13100  

25. Alhomsi, N., Shih, A., Zeller, M., St John, M., Webert, K., Yan, M., Ahmad, M., & Waito, M. (2025). Impact on solvent detergent plasma implementation on adverse transfusion reaction reporting. Canadian Society for Transfusion Medicine Annual Conference, St. John's, Newfoundland and Labrador. 

26. Cazenave, J. P., Waller, C., Kientz, D., Mendel, I., Lin, L., Jacquet, M., Propst, M., Liu, W., Corash, L., Sundin, D., Defoin, L., Messe, N., & Osselaer, J. C. (2010). An active hemovigilance program characterizing the safety profile of 7483 transfusions with plasma components prepared with amotosalen and UVA photochemical treatment. Transfusion, 50(6), 1210-1219. https://doi.org/10.1111/j.1537-2995.2009.02579.x  

27. Irsch, J., & Seghatchian, J. (2015). Update on pathogen inactivation treatment of plasma, with the INTERCEPT Blood System: Current position on methodological, clinical and regulatory aspects. Transfusion and Apheresis Science, 52(2), 240-244. https://doi.org/https://doi.org/10.1016/j.transci.2015.02.013  

28. Ciaravino, V., Hanover, J., Lin, L., Sullivan, T., & Corash, L. (2009). Assessment of safety in neonates for transfusion of platelets and plasma prepared with amotosalen photochemical pathogen inactivation treatment by a 1-month intravenous toxicity study in neonatal rats. Transfusion, 49(5), 985-994. https://doi.org/10.1111/j.1537-2995.2008.02076.x  

29. Corash, L., & Elliott, A. (2013). Routine transfusion experience in pediatric patients using platelet and plasma components treated for pathogrn inactivation: P-649. Vox Sang, 105, 282-283. https://www.ovid.com/journals/vxsan/abstract/00008111-201306001-00825~routine-transfusion-experience-in-pediatric-patients-using  

30. Ciaravino, V., McCullough, T., Cimino, G., & Sullivan, T. (2003). Preclinical safety profile of plasma prepared using the INTERCEPT Blood System. Vox Sang, 85(3), 171-182. https://doi.org/https://doi.org/10.1046/j.1423-0410.2003.00351.x  

31. McGonigle, A. M., Patel, E. U., Waters, K. M., Moliterno, A. R., Thoman, S. K., Vozniak, S. O., Ness, P. M., King, K. E., Tobian, A. A. R., & Lokhandwala, P. M. (2020). Solvent detergent treated pooled plasma and reduction of allergic transfusion reactions. Transfusion, 60(1), 54-61. https://doi.org/10.1111/trf.15600