FAQ : le virus de l’hépatite A (VHA) à la Société canadienne du sang

Auteurs:  Nicole Relke, MD, FRCPC; Mark Bigham, MD, MHSc, FRCPC; Aditi Khandelwal, MSc, MD, FRCPC, DRCPSC.

Date de publication : 6 octobre 2025

Principal public cible : personnel hospitalier en médecine transfusionnelle

Généralités

Le virus de l’hépatite A (VHA) se transmet par le sang et les produits sanguins, y compris les plaquettes et le plasma à teneur réduite en agents pathogènes, ainsi que les protéines plasmatiques purifiées. Les établissements de fractionnement du plasma transmettent à la Société canadienne du sang les résultats des tests d’amplification des acides nucléiques (TAN) réalisés pour détecter la présence de ce virus. Ces résultats peuvent entraîner le rappel de produits non périmés. L’hôpital qui a reçu le(s) produit(s) pourrait être tenu de procéder à un suivi supplémentaire et, si les produits ont été transfusés, à prendre des mesures de gestion supplémentaires.  
 

Foire aux questions

1. Qu’est-ce que le virus de l’hépatite A (VHA)?

Le VHA est un virus à ARN sans enveloppe qui résiste aux processus de réduction virale intégrés à la fabrication de produits plasmatiques. La transmission du VHA se fait principalement par voie fécale-orale (p. ex. contact interpersonnel, contact entre les mains et la bouche, nourriture ou eau contaminée). Les risques d’exposition les plus courants incluent les séjours dans un pays en développement, les contacts familiaux et les éclosions d’origine alimentaire associées à la consommation de produits crus ou non cuits contaminés par le VHA. De plus, le VHA peut se transmettre par la transfusion de composants sanguins frais, de protéines plasmatiques, et de plaquettes et de plasma à teneur réduite en agents pathogènes. Le VHA n’est pas endémique au Canada. Son taux annuel de 1/100 000 est souvent lié à des séjours dans des régions endémiques.1

2. Quels sont les symptômes d’une infection au VHA?

Une infection au VHA est habituellement asymptomatique chez les jeunes enfants. Toutefois, la plupart des enfants plus âgés et les adultes peuvent développer des symptômes allant d’une maladie de type grippale (p. ex. fatigue, fièvre, nausées ou vomissements) à une hépatite aiguë (douleurs abdominales, jaunisse). Quant aux symptômes extrahépatiques associés aux maladies à complexes immuns, ils peuvent inclure une éruption cutanée, une arthralgie, une anémie hémolytique, une pancréatite, une vascularite ou une maladie rénale. 

La plupart des personnes qui contractent le VHA souffrent de symptômes pendant une ou deux semaines avant de guérir complètement. Bien qu’il n’existe aucune forme chronique d’infection au VHA, certains patients peuvent développer une infection prolongée qui peut durer jusqu’à un an. Chez les personnes immunocompétentes, moins de 1 % des cas d’infection au VHA entraînent une insuffisance hépatique grave (hépatite fulminante). Une infection antérieure et la vaccination confèrent une immunité à vie. La figure 1 montre la durée d’une infection au VHA.

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Durée d’un cas typique d’hépatite A chez un adulte immunocompétent. Les personnes atteintes d’une hépatite aiguë risquent de donner du sang potentiellement infecté pendant la période d’incubation du virus.
Figure 1: Durée d’un cas typique d’hépatite A chez un adulte immunocompétent. Les personnes atteintes d’une hépatite aiguë risquent de donner du sang potentiellement infecté pendant la période d’incubation du virus.  

  

3. Certaines personnes sont-elles plus à risque de présenter des complications?

Oui. Une infection au VHA peut entraîner des complications plus graves chez les patients atteints d’une maladie chronique du foie préexistante (p. ex. hépatite B ou C) ou chez les personnes immunodéprimées (p. ex. médicaments immunosuppresseurs, VIH, greffe de cellules souches). Chez ces patients à risque élevé, les symptômes peuvent durer jusqu’à trois mois après l’acquisition du virus.

4. Est-il possible de prévenir une infection au VHA?

Le vaccin ou l’immunoglobuline contre l’hépatite A administré avant ou après une exposition au VHA peut prévenir ou atténuer le risque d’infection au VHA. La vaccination confère généralement une immunité permanente.   

5. Quel est le risque de transmission du VHA par le sang?

La transmission du VHA par le sang est rare. Depuis 1970, on n’a dénombré qu’une quarantaine de cas.2 La virémie du VHA est de sept à quatorze jours avant le début des symptômes. Un donneur pourrait donc se sentir en bonne santé au moment du don et pendant plusieurs semaines après celui-ci avant que les symptômes ne se manifestent (figure 1).

6. Dans quelles circonstances un donneur de plasma doit-il subir un test de dépistage du VHA?

 

À l’heure actuelle, la Société canadienne du sang ne procède pas au dépistage du VHA. Toutefois, elle utilise un questionnaire de présélection pour recueillir de l’information auprès des donneurs sur leur historique d’hépatite, leurs symptômes d’hépatite et leurs contacts avec une personne infectée. Les critères d’admissibilité actuels des donneurs de la Société canadienne du sang excluent les personnes ayant contracté le VHA pendant une période de six mois suivant la date de leur rétablissement complet (ou la date du prélèvement d’un échantillon dans le cas des personnes asymptomatiques). Les personnes qui ont eu un contact familial ou sexuel avec une personne atteinte d’une infection aiguë au VHA sont exclues pour une période de douze mois à partir de la date de guérison de la personne infectée. Comme les récents vaccins contre l’hépatite A peuvent entraîner un résultat faussement positif lors d’un test d’amplification des acides nucléiques (TAN), la Société canadienne du sang a mis en place une période d’exclusion de deux semaines suivant la vaccination contre l’hépatite A.

Les entreprises de fractionnement du plasma effectuent des tests de qualité (TAN) pour dépister le VHA. Les unités de plasma individuelles qui subissent un test de dépistage du VHA ne sont pas incluses dans le bassin final de plasma utilisé pour la fabrication de protéines plasmatiques. L’entreprise de fractionnement du plasma doit aviser la Société canadienne du sang de tout résultat positif à un TAN réalisé pour dépister le VHA.

 

7. Pourquoi la Société canadienne du sang recueille-t-elle de l’information sur le VHA auprès des établissements de fractionnement? Que fait-elle dans le cas des résultats positifs?

Lorsqu’elle apprend qu’un échantillon a obtenu un résultat positif à un TAN de dépistage du VHA, la Société canadienne du sang prend des mesures pour rappeler tous les composants connexes recueillis jusqu’à quatre mois avant l’obtention du résultat positif et jusqu’à six mois suivant la collecte d’un don contaminé. De plus, elle effectue un suivi de l’épidémiologie du VHA au Canada et dans la population des donneurs.3 

8. J’ai reçu un avis de rappel de la Société canadienne du sang, car un donneur a obtenu un résultat positif à un test de dépistage du VHA. Qu’est-ce que cela signifie pour un patient qui a reçu une transfusion sanguine potentiellement contaminée?

Les personnes non immunisées contre le VHA (c’est-à-dire celles qui n’ont jamais été immunisées ou infectées, ou qui sont immunodéprimées) courent un risque d’infection au VHA à la suite d’une transfusion sanguine. Les symptômes peuvent se manifester de deux à sept semaines suivant la transfusion. Un receveur infecté risque de contaminer d’autres personnes. En effet, une infection au VHA peut se transmettre par contact rapproché pendant quatre semaines, environ deux semaines avant l’apparition des symptômes. 

Par ailleurs, si un patient reçoit un cocomposant sanguin (p. ex. plaquettes ou globules rouges) d’un donneur qui obtient ultérieurement un résultat positif à un test de dépistage du VHA, nous recommandons d’examiner le dossier du patient et d’en discuter avec son médecin traitant. Il est également recommandé d’avertir le patient. Comme les technologies de réduction des agents pathogènes sont moins efficaces contre le VHA, les plaquettes et les produits plasmatiques à teneur réduite en agents pathogènes pourraient toujours être infectieux. 

Toute personne non immunisée contre le VHA qui a reçu une transfusion, sa famille et ses contacts étroits doivent subir une évaluation relative à la prophylaxie postexposition dès que possible après avoir reçu l’avis de l’hôpital (p. ex. vaccin contre l’hépatite A ou immunoglobuline sérique, selon l’âge et les troubles médicaux sous-jacents).

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Algorithme suggéré pour le personnel hospitalier responsable de la transfusion pour gérer un rappel de produits en raison de l’obtention d’un résultat positif à un TAN.
Figure 2. Algorithme suggéré pour le personnel hospitalier responsable de la transfusion pour gérer un rappel de produits en raison de l’obtention d’un résultat positif à un TAN.

9. J’ai déterminé qu’une infection possible au VHA transmise par transfusion s’est produite. À qui dois-je le signaler?

Signaler toute infection possible au VHA transmise par transfusion à la Société canadienne du sang. De plus, dans toutes les provinces et tous les territoires, vous devez signaler toute infection au VHA aux autorités de santé publique, qui pourront vous prodiguer des conseils concernant la prophylaxie postexposition.

Ressources supplémentaires

Pour obtenir plus d’information sur l’hépatite A, veuillez consulter :

Hépatite A | Santé publique Ontario

  • Les ressources sur cette page incluent une fiche d’information et de l'infographie, un rapport de surveillance, des analyses de données et bien plus encore.

Fiche d’information sur le VHA préparée par l’Association for the Advancement of Blood and Biotherapies (AABB) : https://www.aabb.org/regulatory-and-advocacy/regulatory-affairs/infectious-diseases/emerging-infectious-disease-agents.

 

Citation suggérée

Relke, N., Bigham, M. et Khandelwal, A. (6 octobre 2025) FAQ : le virus de l’hépatite A (VHA) à la Société canadienne du sang. Société canadienne du sang. Mois, jour, année tirés de : https://profedu.blood.ca/fr/transfusion/publications/faq-le-virus-de-lhepatite-vha-la-societe-canadienne-du-sang

Bibliographie

 

  1. Ontario, S. P. (2024). Hépatite A. https://www.publichealthontario.ca/fr/diseases-and-conditions/infectious-diseases/enteric-foodborne-diseases/hepatitis-a 
  2. Viral agents (2e section). (2024). Transfusion, 64(S1), S66-S69. https://doi.org/https://doi.org/10.1111/trf.17630
  3. Drews, S. J., Charlton, C., O'Brien, S. F., Burugu, S., & Denomme, G. A. (2024). Decreasing parvovirus B19 and hepatitis A nucleic acid test positivity rates in Canadian plasma donors following the initiation of COVID-19 restriction in March 2020. Vox Sang, 119(6), 624-629. https://doi.org/10.1111/vox.13616